Jack Lang, plusieurs fois ministre socialiste de la Culture et de la Communication, a déclaré sur Europe 1 que "la philosophie professée" par le ministre actuel, Jean-Jacques Aillagon, à propos de la redevance audiovisuelle, lui "paraît aller dans le bon sens". M. Aillagon souhaite augmenter la redevance de 3% en 2003 et rattacher sa collecte à celle de la taxe d'habitation. "Si l'on veut un service public fort, encore faut-il qu'il dispose de ressources", a déclaré M. Lang, en rappelant qu'il avait lui-même "souvent soutenu" l'idée d'assurer la collecte de la redevance par les services des impôts lorsqu'il était ministre. Le député du Pas-de-Calais a ajouté que cette réforme permettrait "au passage" de faire "quelques économies du côté des services de la redevance", à condition que "les fonctionnaires concernés n'en subissent pas les conséquences". M. Lang a également reconnu que seul "un tout petit nombre" de ministres était partisan du maintien de la redevance au sein du gouvernement Jospin, où il détenait le portefeuille de l'Education nationale. "D'expérience", a-t-il expliqué, "on sait que si la redevance est remplacée par une ressource budgétaire", celle-ci "inévitablement fondra progressivement, et du coup le service public de la télévision et de la radio sera menacé". "La culture a un prix, il faut accepter de le payer", a insisté Jack Lang, en affirmant que "la redevance française est la plus faible de toute l'Europe occidentale". Il a toutefois ajouté que la télévision publique doit se voir "assigner des obligations beaucoup plus fortes dans le domaine de la création et des émissions artistiques et scientifiques".