Le CSA tourne la page de la TMP
Rédaction
En reprenant les fréquences attribuées aux chaînes en 2008 le CSA entérine, à l'issue d'une longue agonie, la mort annoncée de la Télévision Mobile Personnelle (TMP). Devenue inutile et superflue, totalement inadaptée aux nouvelles habitudes de consommation, la TMP avait plus d'une décennie de retard.
Prévu initialement en 2007, le lancement de la TMP a été reporté d'année en année depuis cette date. En cause, le modèle économique difficile à trouver, les conditions de déploiement contestées et la technologie « unicast » qui ne cesse de progresser : 3 G, puis 3G+ et bientôt la 4G. En France, le cadre juridique du déploiement de la TMP avait été défini par la loi n° 2007-309 du 5 mars 2007 relative à la modernisation audiovisuelle et à la télévision du futur et son application devait être orchestrée par le CSA. Côté technologie, c'est la diffusion hertzienne à la norme DVB-H qui avait été retenue. Pour ce qui concerne le contenu, seize chaînes avaient été autorisées à diffuser sur la TMP par le CSA (TF1, France 2, France 3, Canal+, M6, Arte, Direct 8, W9, I-Télé, BFM TV, NRJ 12, NT1, Virgin 17, Eurosport, Orange Sport et EuropaCorp TV). Malgré les efforts du gouvernement pour trouver un accord sur le modèle économique à adopter, les opérateurs de téléphonie, SFR, Bouygues Telecom et Free Mobile avaient refusé de participer au financement de la TMP estimant que le manque de terminaux compatibles, le choix de la diffusion en DVB-H et la cohabitation avec une offre déjà existante (la télévision en 3G et bientôt 4 G) rendaient inutile la création de la TMP.
Rebondissement en avril 2010, un accord entre TDF et Virgin Mobile semblait débloquer la situation. Sans surprise, dans la foulée de cet accord, les 16 chaînes autorisées à émettre par le CSA se mettaient d'accord sur la désignation de TDF comme opérateur multiplex et la date du second trimestre 2011 avait été avancée pour l'ouverture du service. Finalement, mi-janvier 2011 Virgin Mobile décidait de jeter l'éponge. Des problèmes de technologie et de normes ont finalement eu raison de la volonté du dernier opérateur intéressé par la TMP.
En juin 2011, TDF avait annoncé au CSA son intention d'abandonner le projet. En janvier 2012 c'était au tour des 16 chaînes détentrices d'une licence de signifier au Conseil leur volonté d'abandonner le projet, faute d'opérateur de diffusion.
Aujourd'hui, en reprenant les fréquences attribuées aux 16 chaînes retenues en 2008, le CSA tourne définitivement et discrètement la page de la TMP afin de ne pas trop attirer l'attention sur cet échec. Il se retrouve ainsi avec un réseau de télévision disponible, mais qui ne couvre que les grandes villes. Son affectation n'est pas encore décidé, mais de par sa couverture, il ne peut s'adresser qu'à des chaînes locales ou des diffusions de contenus multimédia. Un projet initié par TDF va justement dans cette dernière direction.