Rédaction
15 juin 2002

Le programme européen de navigation par satellite Galileo, lancé avec difficulté par les Quinze en mars, traverse de nouvelles difficultés avec des disputes entre Etats membres sur les retombées industrielles du projet. Les pays membres de l'Agence spatiale européenne (ESA), réunis à Montréal (Canada) les 12 et 13 juin, n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur le montant que chacun apportera à l'ESA pour financer la partie de Galileo qui sera assumée par l'Agence européenne. "Nous avons avancé vers une solution, mais il faudra encore quelques semaines pour trancher", a déclaré à l'AFP vendredi Franco Bonacina, le porte-parole de l'Agence spatiale européenne. Les Etats membres ont proposé des contributions dont le total atteint 728 millions d'euros, alors que l'objectif n'était que de 550 millions d'euros. Chaque Etat a en effet intérêt à maximiser son investissement de départ, puisque les retombées industrielles du programme seront réparties en fonction de cet investissement. L'Allemagne, qui avait pourtant freiné les discussions au niveau de l'Union européenne avant le feu vert de mars, et l'Italie convoitent par ailleurs toutes les deux le rôle de chef de file industriel du projet, comme la France avait pu l'être dans Ariane ou Airbus. Les atermoiements des Etats retardent la constitution de l'entreprise publique, détenue par l'ESA et la Communauté européenne, qui doit mettre sur pied la partie industrielle du projet, et préparer le choix du futur concessionnaire du système, a expliqué pour sa part une source européenne. Résultat, les industriels qui vont construire les infrastructures de Galileo (satellites, installations au sol) "ne peuvent pas monter en puissance" a ajouté une source industrielle interrogée vendredi. "Tant que l'industrie ne se sent pas soutenue, elle ne peut pas embaucher et nous perdons du temps. Il y a actuellement une forte remise en question des échéances officiellement prévues, qui prévoient le lancement d'un premier satellite dès 2006 pour essai, et une entrée en fonction en 2008", a-t-il regretté.

!
Les articles de plus de deux ans ne peuvent plus être commentés.