Le président socialiste portugais Jorge Sampaio a renvoyé devant la cour constitutionnelle une loi sur la télévision publique RTP, au centre d'une controverse entre le gouvernement de centre droit et l'opposition de gauche. Le gouvernement de centre droit avait fait modifier la semaine dernière par l'Assemblée la loi sur la télévision afin de pouvoir nommer en toute liberté un nouveau conseil d'administration et de mener à bien ses projets de restructuration. Le gouvernement veut supprimer l'une des deux chaînes généralistes de la RTP et modifier le mode de financement de la télévision publique en supprimant l'apport des recettes de la publicité. Le sort de la RTP2 (privatisation, fermeture ou concession...) n'est pas encore connu. Mais le 16 mai le Conseil d'opinion de la RTP, sorte de comité de sages, avait refusé de donner son aval à la nomination d'un nouveau conseil d'administration, estimant que les projets de l'exécutif mettaient en cause la "souveraineté nationale". Le gouvernement avait dans la foulée présenté un projet de loi au Parlement, retirant à ce organisme le pouvoir de se prononcer sur la composition du conseil d'administration. La cour constitutionnelle devra se prononcer sur d'éventuels aspects inconstitutionnels de la loi dans les 10 jours. Le Premier ministre José Manuel Durao Barroso a déclaré vendredi à la presse qu'il "respectait la décision" du président Jorge Sampaio, tout en se déclarant "convaincu que la loi n'est pas inconstitutionnelle du point de vue du gouvernement". La RTP, considérée en "faillite technique" par le gouvernement, a accumulé un passif d'environ un milliard d'euros. Mais l'opposition de gauche, notamment le Parti socialiste, conteste vivement la fermeture d'une chaîne généraliste, estimant que la RTP ne serait plus en mesure de remplir sa mission de service public. L'opposition fait également valoir que l'écrasante majorité des pays européens dispose de deux chaînes de télévision publique.
Rédaction
1 juin 2002
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