Rédaction
Le numérique depuis plus de 20 ans a commencé à s'imposer dans toutes les sphères de l'audiovisuel... et petit à petit, avec un rythme de plus en plus frénétique, a envahi aussi bien le domaine de la production que de la diffusion audiovisuelle.
Toutes les régies de radio et de télévision, tous les enregistrements sont « passés » au numérique... finies les bandes magnétiques, magnétophones et autres magnétoscopes , vive les disques durs, et autres DVD ou Blu-Ray ! Dans les transmissions des signaux, c'est pareil : tout a commencé par les transmissions numériques par satellite, par câble (coaxial ou fibre) et les réseaux téléphoniques filaires (ADSL), auxquels se sont ajoutés les réseaux hertziens , téléphoniques comme le GSM (2G/ 3G) ou informatiques comme le Wi-Fi et le Wimax . En dernier, ce sont les réseaux hertziens terrestres traditionnels, qui servent à la diffusion de la télévision et de la radio depuis leur création, qui « se numérisent ». En France, la TNT a été lancée précisément il y a six ans ( 31 mars 2005), et la disparition totale de la diffusion analogique est programmée pour la fin de cette année... Le succès de ce transfert, qui permet à tous les téléspectateurs de tripler le nombre de chaînes reçues, de passer à la HD et de bénéficier globalement d'une meilleure qualité d'image et de son, n'est plus remis en question. Même si, on le constate, les réseaux de réception que sont le satellite - qui garantit, partout sur le territoire, quelque soit le lieu de résidence, une réception parfaite des signaux -, le câble numérique et l'ADSL constituent un complément indispensable et incontournable.
Reste que la radio par voie hertzienne terrestre demeure en analogique, que ce soit en FM, en ondes longues, moyennes ou courtes... Les tentatives de la « passer en numérique » ( « Radio Numérique Terrestre » : « RNT » ) sont , quasiment partout dans le monde, à quelques rares exceptions près, un échec patent. On pourrait longtemps épiloguer sur les raisons de ce « naufrage numérique » au bénéfice d'une FM triomphante : en bref, les auditeurs se contentent très bien de ce réseau analogique, malgré ses défauts techniques que l'on connaît bien ... De plus, les nouvelles applications radio, que sont essentiellement les podcasts, ne passent pas par la diffusion en direct mais par l'audition à la carte : ces nouveaux usages, comme le streaming traditionnel, utilisent les nouveaux réseaux numériques, que sont l'ADSL en réception fixe, ou la 3G en mobile via les incontournables smartphones. Dans ces conditions , quel progrès pourrait apporter un réseau numérique hertzien terrestre qui ne ferait que du flux en direct ? En fait aucun, si ce n'est un petit plus qualitatif pour l'audio , et éventuellement quelques informations complémentaires en vidéo fixe ; autant de services qui sont largement fournis par les transmissions ADSL et en 3G.
Pour la TMP (« Télévision Mobile Personnelle »), les difficultés sont similaires : le réseau de diffusion hertzien terrestre de télévision vers les mobiles qui a été envisagé, outre son coût important pour les opérateurs , ne proposerait que du flux... rien de plus ! Or les nouveaux usages télévisuels sont essentiellement basés sur la vidéo à la demande, ce que permettent tous les réseaux numériques existants (ADSL et 3G) aussi bien pour les écrans fixes, que les « smartphones » mobiles. Dans ce cas également , la TMP ne correspond pas aux attentes des consommateurs.
« RNT » et « TMP » sont donc dans une impasse technologique : il aurait fallu les lancer il y a 10 ans, voire plus, alors que le marché du flux était le seul... Désormais, avec l'audio et la vidéo à la demande qui consacrent l'interactivité de l'auditeur et du téléspectateur, ils sont devenus inutiles et superflus , totalement inadaptés aux nouvelles habitudes de consommation.
Rédaction : Gilbert Draner