"Mai 40: les 30 jours du désastre", un film coproduit par France3 Nord Pas-de-Calais Picardie, Dargaud-marina, revient sur les quelques jours qui ont vu l'effondrement de l'armée française, révélant la brutalité de combats peu connus et l'absurdité des choix tactiques français. A travers des images tournées par l'armée allemande, des maquettes et de nombreux témoignages, ce documentaire de 57 minutes, réalisé par Jean-François Delassus en collaboration avec l'historien Yves Le Maner, explique l'enchaînement mal connu des événements qui ont conduit au désastre. La propagande allemande et l'humiliation française ont alimenté la légende d'une guerre propre et rapide. "La réalité, au contraire, est effrayante de brutalité. En un seul mois de guerre, les combats ont fait 75.000 morts dans les rangs des soldats français". Le film raconte l'enchaînement des erreurs tactiques du commandement français, préparé à une guerre de position, muni de vieux blindés, négligeant le rôle de l'aviation. "On était prêts pour la guerre de 14", résume un ancien combattant. La Ligne Maginot, qui s'arrête au pied des Ardennes jugées infranchissables, n'a servi qu'à abriter des soldats peu entraînés pendant les huit mois de la drôle de guerre. Alors que les renforts alliés sont envoyés en Belgique et aux Pays-Bas, les panzerdivisions de Rommel et Guderian traversent tranquillement les Ardennes, formant "le plus fantastique embouteillage de l'histoire", sans être ralentis par une seule bombe. Le commandement allié, qui cultive l'espionite aiguë, a interdit caméras et communications radio sur le front. Quand les Allemands coupent les fils téléphoniques, ils se retrouvent "aveugles, sourds et muets". Le film montre bien la panique qui s'empare alors des état-majors. Churchill, en visite à Paris, voit les fonctionnaires affairés à brûler des dossiers, tandis que sur le terrain, les soldats attendent des ordres qui ne viennent pas. Aucun gradé, même Charles de Gaulle, alors colonel, n'échappe à la critique: incapable de mettre en pratique la technique d'utilisation massive de blindés qu'il préconisait lui-même dans ses ouvrages militaires, il perd en un seul assaut 111 chars sur 190. Ce récit de la "vraie der des ders" est diffusé samedi sur France3.
Rédaction
25 mai 2002
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