Après "La prise de l'Hôtel de Ville" diffusé quelques semaines après les municipales de l'an 2001, France 3 diffuse ce 12 mai à 20H55 un film de Serge Moati consacré à l'élection présidentielle et intitulé "Tous en scène! ou spectacles d'une élection". Non encore terminé puisqu'il comprendra le second tour du 5 mai et l'actualité de la semaine suivante, ce "documentaire en temps réel" commence en novembre dernier et s'arrête, pour le moment, au soir du 21 avril. Il complète la série de 30 numéros de "Coulisses de campagne" réalisée par Serge Moati en tandem avec la rédaction nationale. Ce sont quatre mois de tournage, plus de 350 heures de rushes et cinq équipes qui ont été mobilisées. On est loin de l'image lisse peaufinée par les équipes de communication des candidats. Serge Moati a réussi à "filmer autrement la politique", selon son expression. On retrouve la "patte" de spontanéité et de naturel de la caméra de Serge Moati qui saisit les mimiques, les petites phrases, les gestes involontaires, les moments forts et ceux de flottement. L'impassibilité de Jean-Marie Le Pen au soir du premier tour à l'énoncé des résultats, son commentaire "quel coup de pied populaire au derrière!" puis l'explosion de joie de ses troupes sont saisies telles quelles, sans commentaire. Il prépare son intervention sur TF1, se moque de la presse, sable le champagne. Une de ses filles parodie Jacques Chirac, tous entonnent "Qu'est-ce qu'on attend pour faire la fête". François Hollande, premier secrétaire du PS, assure à la Mutualité en critiquant Jacques Chirac que "la campagne 2002 n'est pas une affaire de communication, un art du paraître". Noël Mamère et Daniel Cohn-Bendit pour les Verts supputent sur le score possible, entre 5 et... 10%. Jacques Chirac se déclare depuis une réunion en Avignon, Lionel Jospin annonce sa candidature par fax et se fait filmer un soir de février, seul dans la rue. Jacques Chirac et Lionel Jospin ont parlé l'un de passion, l'autre de désir, mais, commente un analyste, "ni l'un ni l'autre n'arrivent à créer l'envie dans le peuple. Il n'y a aucun enthousiasme". On parle de "campagne à reculons" et les micro-trottoirs se font l'écho de citoyens désenchantés et indécis. A Toulouse, François Bayrou (UDF) s'invite à la fête de l'Union en mouvement (UEM). Alain Juppé (RPR) "fait la tronche", selon l'expression de Roselyne Bachelot. Il tend cependant la main à François Bayrou, qui trébuche. Pendant ce temps, le candidat du Front national entretient le "suspense" sur les 500 signatures nécessaires pour participer à la course à l'Elysée. Et à un meeting de Lionel Jospin, un enfant se frotte les yeux pour ne pas tomber de sommeil.
Rédaction
12 mai 2002
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