A chacun son travail, respectez le notre !
La Société des journalistes de France 3 s'est déclarée "scandalisée" par les propos du secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant, qui a estimé que le "scoop ne devait pas être recherché à tout prix", dans une allusion aux journalistes de la chaîne enlevés le 30 décembre en Afghanistan. "Cette grave remise en cause de nos collègues, kidnappés dans l'exercice de leur métier, révèle un cynisme effrayant. Le conseiller Guéant choisit de polémiquer, alors que leur vie est actuellement en danger", a souligné la SDJ dans un communiqué. Interrogé dimanche sur le sort des deux journalistes, lors du "Grand Rendez-Vous" Europe 1/Le Parisien-Aujourd'hui en France, M. Guéant a assuré qu'ils étaient "en vie". "Ils font courir des risques aussi à beaucoup de nos forces armées qui, du reste, sont détournées de leurs missions principales", a-t-il ajouté, soulignant le "coût tout à fait considérable" de cet enlèvement. Pour la SDJ de France 3 "en communiquant sur le +coût+ supposé des recherches entreprises pour nos collègues et leurs accompagnateurs, le conseiller Guéant ne craint ni l'outrance, ni l'indécence". La SDJ déplore également "le mutisme absolu de la présidence de France Télévisions, alors que le professionnalisme de deux de ses journalistes est gravement remis en cause". La CFDT Médias a jugé de son côté les propos de M. Guéant "irresponsables", soulignant que les journalistes partant travailler dans un pays en guerre ne "jouent pas à la chasse au scoop" mais "informent". "L'idée d'+imprudence coupable+ émise par l'Elysée non seulement relève du cynisme le plus abouti mais constitue également un affront à la liberté d'informer", dénonce le syndicat. Enfin, l'association du Prix Albert-Londres a tenu "à marquer sa solidarité avec tous les journalistes qui, à travers le monde, parfois au péril de leur vie et de leur liberté, tiennent à exercer leur métier". "Albert Londres", relève l'association dans un communiqué, "n'aurait jamais accepté de se laisser dicter les sujets sur lesquels il devait enquêter, encore moins ceux sur lesquels il ne devait pas enquêter, quels que soient les dangers. Cette règle est un principe de base de notre métier, aujourd'hui comme hier".
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A chacun son travail, respectez le notre !
Pourrions-nous être informé régulièrement du coût du train de vie de l'Elysée ?