Un technicien de France 3 a été mis en examen le 19 novembre pour vol par une juge d'instruction parisienne dans l'enquête sur la diffusion sur internet de propos hors antenne de Nicolas Sarkozy, a annoncé jeudi l'intersyndicale de France Télévisions.Il a été mis en examen par la juge d'instruction Anne-Julie Paschal.France 3 a déposé plainte le 8 juillet 2008 pour "vol, recel et contrefaçon" après la diffusion sur internet d'une vidéo montrant Nicolas Sarkozy sur le plateau de la chaîne publique, hors antenne, avant un passage au journal "19/20" le 30 juin 2008.Sur cette vidéo, visionnée à plusieurs centaines de milliers de reprises, M. Sarkozy semblait très mécontent qu'un technicien de France 3 ne lui ait pas rendu son salut avant l'interview. Il avait également demandé au journaliste de France 3 Gérard Leclerc combien de temps il était resté "au placard".
A la suite de cette plainte, les policiers avaient convoqué le 1er avril ce technicien et quatre journalistes, deux de France 3 et deux du site Rue89, qui avait diffusé ces images.Début juillet, le technicien et les journalistes de France 3 étaient à nouveau entendus et dénonçaient une manoeuvre d'"intimidation" de la police pour révéler leurs sources.Pour l'intersyndicale (SNRT-CGT, SNJ-CGT, CFTC, FO, SNJ, SUD, CGC et SNJ-CGT), "après avoir en vain tenté d'incriminer des journalistes, la justice s'en prend maintenant à un technicien".Les syndicats demandent également que la plainte déposée par la direction de France 3 soit "immédiatement retirée".Selon eux, "l'employeur est défaillant": "l'employeur n'a donné aucune consigne restrictive pour le tournage de cette interview, n'a pas demandé que les micros soient fermés après les essais".Le signal vidéo pouvait être reçu dans l'ensemble de l'immeuble, a expliqué à l'AFP un salarié sous couvert d'anonymat.Patrick de Carolis, PDG de France Télévisions, "a, en laissant courir la plainte, terni l'image de l'ensemble des salariés (...) dévoués à leur entreprise, en laissant entendre à l'opinion publique que les salariés du service public pourraient faillir à leur mission", estiment-ils.