Radio numérique terrestre: Marc Tessier remet un rapport très critique
Rédaction
L'ex-président de France Télévisions Marc Tessier vient de remettre aux pouvoirs publics un rapport sur le projet de radio numérique terrestre, concluant notamment qu'il était "encore temps de s'interroger sur l'opportunité" de ce projet. En juin dernier, le Premier ministre François Fillon avait confié à M. Tessier une mission sur "les perspectives de financement du projet de radio numérique terrestre" (RNT). "Le projet de RNT comporte, pour les radios, autant de risque d'appauvrissement que la possibilité d'une amélioration, car il ne créera pas de dynamique de la recette, alors qu'il nécessitera un coût additionnel important pendant plusieurs années, principalement lié à la diffusion", selon le rapport rendu public lundi. Le déploiement de la radio numérique, dont le commencement était initialement prévu fin 2009, devrait permettre aux radios qui émettent actuellement en FM de disposer d'une meilleure couverture du territoire, avec un meilleur son et la fourniture à l'auditeur de données associées sur un petit écran (titres des chansons, graphiques, etc.). La RNT exigera l'achat d'un récepteur dédié, non encore commercialisé, dont le prix pourrait se situer entre 80 et 150 euros. Pour mener à terme le projet de RNT, le volume de dépenses serait "compris entre 600 millions et un milliard d'euros sur 10 ans selon les objectifs de couverture territoriale retenus et hors investissements de Radio France", souligne le rapport. Il évalue à plus de 100 millions d'euros annuels une éventuelle aide de l'Etat et "considère qu'un tel coût pour l'Etat serait trop élevé au regard des avantages collectifs escomptés".
Désormais c'est aux radios de décider désormais de «ce qu'elles veulent faire dans la radio numérique et dans quelles conditions». La question est posée notamment à Radio France, qui négocie son contrat d'objectifs et de moyens pour 2010 à 2014. Les opérateurs privés se sont réunis lundi soir au sein du Bureau de la radio pour entamer leur propre réflexion. Ils seront reçus le 23 novembre par le CSA.