Radio France va proposer un "programme exceptionnel" le 9 novembre pour célébrer les 20 ans de la chute du Mur de Berlin en fusionnant les antennes du groupe (France Inter, France Info...), mais le projet est dénoncé par le syndicat SNJ qui y voit une "régression". Dans un message diffusé lundi en interne aux salariés, le PDG du groupe public, Jean-Luc Hees, explique les grandes lignes d'un projet de "faire fusionner toutes nos antennes (6 radios nationales et 41 locales, NDLR) autour d'un programme exceptionnel". "Le 9 novembre, pendant 24 heures, nos auditeurs recevraient en direct de Berlin le plus prestigieux programme radiophonique de notre histoire", dit-il. Il précise que la radio nationale allemande (ARD) "a offert l'ensemble de son réseau en ondes moyennes pour diffuser simultanément ce programme unique sur l'ensemble du territoire allemand". Selon le patron de Radio France, cette journée "montrera à l'envi aux millions d'auditeurs qui quotidiennement fréquentent nos programmes l'extraordinaire diversité de nos chaînes: tel qui écoute France Inter connaîtra un peu mieux France Culture, ou le Mouv', ou France Bleu, ou Fip, ou France Info ou France Musique". Dans un communiqué, le Syndicat des journalistes a dénoncé ce projet de "réduire toutes les antennes de Radio France à une radio unique, comme le Parti d'avant la chute du mur". "Les personnels, sidérés, y découvrent une fantastique régression. Ce jour-là, Radio France abolira quarante ans de marche en avant et prouvera aux pouvoirs publics qu'une seule chaîne c'est mieux que 50!", poursuit-il. Ce "choix éditorial abolit la liberté d'écouter autre chose" et M. Hees "est sur le point de commettre une faute éditoriale", estime le SNJ qui "ne laissera pas faire". "Il s'agit de faire la preuve de notre talent et de notre créativité et pas, comme le voudrait la caricature, de démontrer qu'une antenne peut en remplacer 50", rétorque M. Hees.