TF1 et Canal+ ont suggéré plusieurs formules pour assurer la promotion du cinéma à la télévision, intervenant sur le financement du septième art par les chaînes lors d'un colloque organisé dans le cadre du 17ème Festival du film de Paris. Pour Etienne Mougeotte, vice-président de TF1, il pourrait s'agir de bandes-annonces diffusées hors écrans publicitaires sur les chaînes de télévision nationales en clair. Celles-ci pourraient ainsi promouvoir les films qu'elles coproduisent. Cette formule, a-t-il fait valoir, "impliquerait la bienveillance du Conseil supérieur de l'audiovisuel" (CSA) mais pas nécessairement un changement de la réglementation. Elle serait de plus "gratuite" et offrirait un "ballon d'oxygène supplémentaire à 70 ou 80 films français par an". De son côté, Pierre Lescure, PDG du groupe Canal+, a souhaité que sa chaîne puisse assurer la promotion des films plus de deux mois avant leur diffusion, estimant que cela n'aurait aucun impact sur leur exploitation en salle. Pierre Lescure a réclamé la possibilité pour Canal+ de programmer des films les samedis, mercredis et dimanches, dans l'après-midi et la soirée. Sans cela, a-t-il assuré, la chaîne cryptée ne pourra pas conserver sa "masse d'abonnés". "Canal+ France est une société bénéficiaire dont les marges sont trop réduites", a-t-il encore plaidé. Revenant sur la volonté de son groupe, principal bailleur de fonds du cinéma français, de renégocier ce financement, Pierre Lescure a assuré qu'il ne "s'agit pas de remettre le système à plat" mais de l'amender. Quant à Nicolas de Tavernost, président du directoire de M6, il s'est engagé à "réclamer inlassablement" une deuxième coupure publicitaire dans les films de moins de 2 heures 30. "Le cinéma n'est pas un pactole pour les chaînes de télévision", a-t-il relevé expliquant qu'un film diffusé en clair coûtait deux francs par téléspectateur pour 1 franc 50 de recettes publicitaires. Quant aux producteurs, ils ont réclamé le maintien du système de financement du cinéma français. Alain Rocca, vice-président du Syndicat des producteurs indépendants (SPI) a ainsi défendu "la biosphère extrêmement réussie dans laquelle se fabrique l'un des meilleurs cinémas du monde".
Rédaction
5 avril 2002
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