News Corporation
 

Rédaction
6 août 2009

Le groupe américain de médias News Corporation a enregistré une perte annuelle de 3,4 milliards de dollars lors de l'exercice achevé fin juin, en raison d'énormes dépréciations d'actifs, et a averti que les trois prochains mois devraient encore être difficiles en dépit de premiers signes positifs sur le marché de la publicité. Le groupe du magnat d'origine australienne Rupert Murdoch avait été rentable à hauteur de 5,4 milliards un an plus tôt, selon un communiqué publié mercredi. L'écart s'explique en grande partie par d'énormes dépréciations d'écarts d'acquisition de 8,9 milliards de dollars sur les nouvelles filiales du groupe, notamment sur le quotidien financier Wall Street Journal, qui avaient été rendues publiques pour l'essentiel plus tôt dans l'année. S'y ajoutent 312 millions de dollars de provisions diverses, a précisé le groupe. Mais, du fait de la crise, le groupe a aussi souffert dans ses activités. Le bénéfice opérationnel ajusté est revenu d'une année sur l'autre de 5,3 milliards à 3,6 milliards. C'est un chiffre conforme aux prévisions réitérées par le groupe ces six derniers mois, a souligné M. Murdoch. Ces performances se sont traduites par une perte nette par action de 1,29 dollar. Mais en utilisant une autre méthode comptable, privilégiée par les analystes pour établir leur consensus, le groupe a été bénéficiaire de 1,16 dollar, ce qui est pratiquement le double du 0,66 dollar attendu par le marché. Cité dans le communiqué, M. Murdoch a souligné que les restructurations entreprises avaient placé le groupe en bonne position pour profiter de la reprise dès qu'elle se matérialisera. "Je suis certain que News Corporation est sur le point d'en profiter et de dégager de forts bénéfices quand l'économie rebondira", a-t-il dit, en notant que les principales activités du groupe avaient amélioré leurs parts de marchés respectives pendant la crise. Le chiffre d'affaires annuel s'est établi à 30,4 milliards au cours de l'exercice écoulé, en baisse de 8% sur les 33 milliards d'un an plus tôt. Sur le seul dernier trimestre, News Corp a perdu 203 millions de dollars, à comparer à un bénéfice net de 1,1 milliard l'année précédente. Le bénéfice courant par action a été de 0,19 dollar, contre 0,18 prévu par le marché. Le résultat de ces trois mois a été affecté par un plan de départs portant sur 700 salariés, qui l'a obligé à passer une provision de 180 millions. Pour M. Murdoch, les divers marchés du groupe ont montré ces derniers temps "de bons signe de vie". "Le pire est peut-être derrière nous, mais il n'y a pas de signes clairs de reprise", a-t-il expliqué aux analystes financiers. Le directeur financier David DeVoe a noté que la crise actuelle n'avait commencé qu'à mordre en fin d'année 2008. Le premier trimestre de l'actuel exercice (juillet-septembre) pourrait ainsi se révéler "plutôt difficile" en raison de cette base de comparaison défavorable. Mais le groupe espère ensuite rencontrer des conditions plus propices, a-t-il précisé. Pour M. Murdoch, le mois de juillet a été "bon", avec quelques signes de reprise sur les marchés publicitaires internationaux, mais les mois à venir pourraient encore être "difficiles". Le groupe, a-t-il toutefois assuré aux investisseurs, devrait être en mesure d'accroître son bénéfice opérationnel annuel d'un pourcentage se rapprochant de 10%. Quelques heures plus tôt, News Corp avait accru de 30,5% à 39,96% sa participation au capital de la chaîne allemande de télévision payante Sky Deutschland, nouvelle appellation commerciale de Premiere. Les modalités et le coût de la transaction n'avaient pas été rendu publics dans le court communiqué diffusé par News Corp. En particulier, le groupe n'avait pas précisé l'impact de l'opération sur sa propre rentabilité. Très déficitaire, Premiere ne s'est jamais vraiment relevée de la perte en 2005 des droits de retransmission du championnat de football allemand. M. Murdoch a par ailleurs réaffirmé sa conversion au modèle payant pour l'information sur internet, en relevant qu'il n'y avait pas de cannibalisation entre journal papier et journal électronique. Il a noté que le Wall Street Journal avait été le seul média américain à accroître le nombre de ses abonnés, tant "papier" que sur internet, pendant la crise actuelle.

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