En 1947, des juifs européens rescapés de la Shoah et des juifs d'Afrique du Nord embarquent à Marseille sur un vieux cargo espagnol pour la Palestine, malgré le blocus britannique: "Revivre" retrace sous forme de saga les quelques mois --méconnus-- avant la création d'Israël. Haïm Bouzaglo, le réalisateur, voulait raconter l'histoire de son père, juif séfarade qui avait choisi de quitter le Maroc pour la Terre promise. La productrice Nelly Kafsky voulait, elle, évoquer les rescapés des camps, pour beaucoup ashkénazes, qui ont tenté de "revivre" sur une autre Terre que l'Europe. De ces deux envies est née "Revivre", série en six épisodes diffusée, ce soir à 20h45, et demain, sur deux soirées sur Arte, qui met en scène 250 acteurs, israéliens, français et anglais. Le film s'attarde sur le destin de plusieurs personnages: Dov (Jocelyn Quivrin), juif laïque membre de la Haganah, l'organisation militaire juive clandestine de Palestine, et organisateur du voyage, Léa (Marie-France Pisier), rescapée des camps où elle a perdu sa famille, et dépossédée de ses biens, Perla (Julia Levy), jeune Marocaine sioniste...Selon le réalisateur, cette période "porte en elle tous les ferments de l'histoire récente du Proche-Orient". De fait, les six épisodes dépeignent les tensions entre ashkénazes et séfarades, sur le bateau et dans le camp de rétention à Chypre, les conflits entre religieux et laïcs, et enfin, une fois arrivés en Palestine, la défiance puis la violence entre Juifs et Arabes. Pour les téléspectateurs français, Haïm Bouzaglo a créé le personnage d'Antoine Lacombe (Bernard Campan), un Normand catholique dont la famille est morte dans les bombardements et qui accompagne vers la Palestine le fils d'un ami juif assassiné par les Nazis. Le réalisateur et ses scénaristes (Lisa Mamou et Daniel Saint-Hamont) se sont appuyés sur les récits des survivants de cette époque, et sur des documents (photos et films) sur les bateaux, les camps de rétention et les kibboutz de 1947.