Une plus grande transparence et un nouvel élan de recherche sont nécessaires sur les radiofréquences, selon un document de travail du "Grenelle des ondes" qui ne prend pas position sur des sujets sensibles tels que les seuils d'exposition aux antennes-relais. "Quelle que soit l'appréciation portée sur la dangerosité des équipements de la téléphonie mobile, la diffusion de la controverse est devenue un problème de politique publique", note d'entrée ce "projet de rapport", dont l'AFP a obtenu une copie et qui doit encore être débattu mercredi avant d'être présenté lundi au gouvernement. "La transparence la plus totale doit être la règle sur ce dossier", martèle le texte, soulignant que le rétablissement de la confiance est à ce prix, que ce soit pour les projets d'implantation d'antennes-relais ou de modification des installations, les études d'impact ou les données de mesure. Prônant la mise à disposition d'informations "fiables, accessibles et ciblées", il suggère en outre de donner "un élan supplémentaire" aux programmes de recherche dans le secteur des radiofréquences. Parmi les propositions concrètes, le rapport recommande une "limitation" de l'usage des téléphones mobiles par les enfants et les adolescents. Il évoque par ailleurs une série de propositions telles la possibilité pour les messages publicitaires dans le domaine de la téléphonie d'être assortis de mentions recommandant un usage modéré ou encore l'idée de faire figurer sur les appareils des messages relatifs aux risques éventuels pour la santé. Pour les associations Agir pour l'environnement et Priartém, ce document exprime "assez fidèlement les avancées qui se sont manifestées au cours du débat" et il peut constituer une base de travail, même si il demande encore à être "enrichi, précisé, voire amendé". Nettement plus critique, l'association Robin des toits a dénoncé, par la voix de son porte-parole, Etienne Cendrier, "une ribambelle de voeux pieux". "C'est un rapport qui est mou", a-t-il estimé. "Cela ne va pas déranger les opérateurs et cela va nous obliger à retourner en justice", a-t-il ajouté. L'association a notamment proposé au cours des débats de tester, dans plusieurs villes pilotes, le seuil de 0,6 volts par mètre d'exposition qu'elle préconise pour les antennes de téléphonie mobile. L'Association française des opérateurs mobiles (Afom), qui juge cette demande "irréaliste", affirme qu'elle signifierait "tout bonnement la fin des moyens de communication modernes". Reconnaissant que cette proposition "cristallise les oppositions", le document de travail ne prend pas position et plaide pour un "protocole scientifique rigoureux" de façon à bâtir "un dispositif pragmatique".
Rédaction
20 mai 2009
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