Le "Grenelle des ondes" entre mercredi dans le vif du sujet avec la tenue d'une première réunion de travail concernant le sujet le plus polémique, celui des antennes-relais. Lancé le 23 avril sous l'égide du ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, le processus a pour objectif d'identifier des mesures à prendre pour répondre aux inquiétudes grandissantes dans la population sur l'impact des ondes sur la santé. Le gouvernement souhaite clarifier le débat et réduire la confrontation entre opérateurs de téléphonie mobile et écologistes. Cette réunion - la première d'une série de trois prévue jusqu'à la fin mai dans le cadre de la "table ronde radiofréquences, santé et environnement" - est organisée dans "la précipitation et l'improvisation", estiment toutefois les associations Agir pour l'environnement et Priartém. Ces associations déplorent ainsi que le collège ONG n'ait pu "faire appel qu'à deux experts en tout et pour tout, réduisant significativement la possibilité d'ouvrir un débat constructif". Elles demandent donc la tenue d'une nouvelle session de dialogue courant juin "afin de permettre l'expression de la diversité scientifique sur un sujet particulièrement brûlant". La question de l'impact sanitaire des ondes divise les experts et si rien n'est prouvé, les craintes se font de plus en plus nombreuses. Les cas de particuliers se plaignant de maux de tête, de vertiges et de vomissements et accusant l'antenne placée à proximité de leur logement se multiplient. Dans le doute, les riverains sont de plus en plus nombreux à faire bloc contre les antennes. A trois reprises depuis février, les tribunaux ont obligé Bouygues Télécoms, SFR et Orange à démonter leurs antennes ou à renoncer à leur installation. L'association santé environnement France (Asef), qui assure représenter plus de 1.000 médecins, insiste sur le fait que certaines personnes peuvent être plus fragiles aux effets des champs électromagnétiques, comme les électrosensibles, les travailleurs exposés à un bain d'ondes permanent, les enfants ou les femmes enceintes, les personnes équipées d'appareils d'électrosimulation. Lundi, le maire de Château-Thierry, dans l'Aisne, a décidé de fermer une école située à proximité d'un pylône édifié par Orange, en exigeant de cet opérateur un site alternatif. L'Association française des opérateurs mobiles (Afom) estime de son côté que l'inquiétude manifestée par certains riverains des antennes-relais "n'a pas de fondement scientifique". Elle rappelle que l'Etat impose aux opérateurs de téléphonie mobile de couvrir la quasi-totalité du territoire. "Nous ne pouvons pas être dans l'obligation à la fois d'installer des antennes-relais et de les démonter", commente Jean-Marie Danjou, délégué général de l'Afom. Le 23 avril, lors du lancement de ce Grenelle des ondes, Chantal Jouanno, secrétaire d'état à l'Ecologie, avait évoqué "la possibilité de suspendre l'implantation de nouvelles antennes" en attendant une étude que doit rendre en septembre l'Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail) sur l'impact des antennes et des téléphones portables.
Rédaction
5 mai 2009
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