La direction de Radio France a annoncé avoir informé le Comité central d'entreprise de la "perspective d'une dissolution prochaine" de l'Association des employeurs du service public de l'audiovisuel (AESPA) et de la "mise en cause des conventions collectives qui pourraient en résulter". Cette annonce a provoqué une protestation générale des élus du CCE et a été aussitôt condamnée par plusieurs syndicats. Créée en 1974 après l'éclatement de l'ORTF en sociétés distinctes, l'AESPA est une chambre patronale qui regroupe l'ensemble des entreprises dont les salariés étaient couverts par les conventions collectives de l'audiovisuel public, France Télévisions, Radio France, Radio France Internationale (RFI) et l'Institut national de l'audiovisuel (INA). Dans un communiqué publié mardi à l'issue du CCE, la direction de Radio France indique que l'absorption par France Télévisions de France 2, France 3 et RFO, soit plus des deux tiers des effectifs du service public de l'audiovisuel, a conduit ces chaînes à "sortir du champ de l'AESPA". La loi sur l'audiovisuel public du 7 mars transforme en effet France Télévisions en entreprise commune, qui n'est pas signataire des conventions collectives de l'audiovisuel public. "Dès lors que les employeurs regroupant une large majorité des sociétés et plus encore des effectifs du secteur public de l'audiovisuel n'en sont plus membres, et que la télévision y perd toute représentation, il apparaît avec évidence que la légitimité même d'une telle association est mise en cause", ajoute la direction de Radio France. Une assemblée générale extraordinaire de l'AESPA est convoquée début avril "afin de procéder à la dissolution de l'association". Dans une motion adoptée à l'unanimité à l'issue du CCE, les élus et les organisations syndicales (CFDT, CFTC, CGC, CGT, SNFORT, SNJ et Sud) estiment que la dissolution de l'AESPA entraînera une "mise en cause de tous les accords et conventions collectives, des avenants et des annexes". "Rien n'oblige à cette dissolution hâtive", ajoutent-ils. Ila appellent à une assemblée générale du personnel de Radio France dans le hall de la Maison de la Radio le 18 et à une grève générale le 19. Selon le SNJ de Radio France, le conseil d'administration du groupe "peut encore éventuellement décider de conserver nos conventions, mais cela semble très peu probable". "A défaut d'accord, ajoute le syndicat, c'est le minimum légal qui s'appliquera" et "toutes les professions de Radio France vont y perdre". De leur côté, les deux syndicats CGT de l'audiovisuel public (techniciens et journalistes) "condamnent ce nouveau coup porté aux salariés des entreprises concernées". "Cette décision revient en effet à annoncer la disparition définitive des acquis des salariés et des conventions collectives de l'audiovisuel public", ajoute la CGT.
Rédaction
18 mars 2009 à 01h00
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