Martin Bouygues, PDG du groupe diversifié éponyme, a estimé qu'il fallait "d'abord régler le problème des antennes-relais" avant d'attribuer une quatrième licence mobile, au lendemain de l'annonce de la deuxième condamnation d'un opérateur à démonter une antenne. "Alors même qu'on voit fleurir dans toute la France des procès sur le problème des antennes-relais, je me demande comment on peut attribuer une licence et déployer un réseau", a-t-il déclaré. L'appel d'offres pour le quatrième opérateur, pour lequel le fournisseur d'accès à internet Free (Iliad) fait figure de favori, doit être lancé dans les prochains jours. "Il me semble qu'il faut prendre les choses dans l'ordre, d'abord régler le problème des antennes, un problème très important qu'il ne faut pas négliger", a ajouté M. Bouygues. Le 4 février, Bouygues Telecom a été condamné en appel à Versailles à démonter une antenne dans le Rhône, une première en France, la cour invoquant l'"incertitude" concernant un éventuel impact sur la santé des riverains. SFR a également été condamné le 16 février à Carpentras (Vaucluse) pour le même motif, ainsi que pour nuisance esthétique. "Le gouvernement doit faire un choix: est-ce qu'il souhaite qu'on continue à utiliser la téléphonie mobile ou pas?", s'est interrogé le PDG de Bouygues. La secrétaire d'Etat au Développement de l'économie numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet, a affirmé mercredi sur Europe 1 que la question des antennes-relais ne devait pas se régler "devant les tribunaux". Elle a annoncé début février la tenue d'un "Grenelle", visant à répondre aux craintes suscitées par les ondes émises par ces antennes. Prévu le 19 mars, il a toutefois été reporté sine die.