L'Académie nationale de Médecine souligne l'absence de risque démontré des antennes relais de téléphone mobile, tout en relevant une "erreur scientifique" dans une récente décision de justice en appel condamnant un des opérateurs à démonter une antenne. "Les antennes de téléphonie mobile entraînent une exposition aux champs électromagnétiques 100 à 100.000 fois plus faible que les téléphones portables: être exposé pendant 24 heures à une antenne à 1 volt par mètre donne la même exposition de la tête que de téléphoner avec un portable pendant 30 secondes", relève l'Académie dans un communiqué mercredi. Or, "on ne connaît aucun mécanisme par lequel les champs électromagnétiques dans cette gamme d'énergie et de fréquence pourraient avoir un effet négatif sur la santé", poursuit-elle dans une "mise au point". L'Organisation mondiale de la santé et le comité européen sur les risques sanitaires émergents (Scenihr) se sont prononcés unanimement sur l'absence de risque de ces antennes, note l'instance conseillère des pouvoirs publics. "A ce jour, aucun système sensoriel humain permettant de percevoir ce type de champ n'a été identifié". C'est pourquoi la "quasi-totalité" des études sur l'électro-hypersensibilité montre que les sujets concernés, en dépit de troubles variés en présence de dispositifs émetteurs de champs électromagnétiques, "sont incapables de reconnaître si ces dispositifs sont actifs ou non", précise l'académie. Elle "s'étonne que l'arrêt de la Cour d'Appel de Versailles (condamnant Bouygues Telecom à démonter une antenne le 4 février) puisse s'appuyer sur une erreur scientifique manifeste en prenant en compte le +risque démontré+ de champs d'extrêmement basse fréquence émis par ces antennes". "En réalité, les antennes de téléphonie mobile émettent exclusivement en haute fréquence", pointe-t-elle. Un groupe de travail des académies de médecine, des sciences et des technologies va examiner les questions posées par cette actualité judiciaire, conclut-elle.
Rédaction
5 mars 2009
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