Laurent Fabius (PS) a interrogé mardi François Fillon à propos des déclarations de Nicolas Sarkozy sur la nomination du président de France télévisions, demandant si ce dernier avait "menti" ou fait un "revirement" en affirmant que l'opposition était désormais associée à cette nomination. Lors de son intervention télévisée, jeudi, "M. Sarkozy s'est félicité que désormais le président de l'audiovisuel public soit nommé avec l'approbation des 3/5èmes des commissions parlementaires, le problème c'est que c'est absolument faux", a affirmé M. Fabius lors des questions au gouvernement. Car, "le Parlement a exclu cette solution que nous avions proposée", a-t-il dit. Jeudi, le chef de l'Etat avait réfuté l'idée que ce soit lui qui décide seul de la nomination des présidents de l'audiovisuel public: "C'est un mensonge", avait-il dit. Il avait expliqué que "le nom proposé part aux commissions des affaires culturelles de l'Assemblée nationale et du Sénat où il doit être accepté à la majorité des 3/5e, c'est-à-dire que l'opposition doit être d'accord avec la majorité". Réclamée par le PS, la nomination avec l'accord des 3/5e des commissions n'était pas prévue dans le projet de loi. Selon le texte, entériné mercredi par le Parlement, le nom ne doit pas être accepté à la majorité des 3/5e - qui rendrait nécessaire l'approbation d'une partie de l'opposition - mais peut être refusé à une majorité des 3/5e. Pour s'opposer à une nomination, l'opposition a donc besoin de l'accord d'une partie de la majorité. Se demandant si le président de la République avait pu "prononcer un énorme mensonge devant 15 millions de personnes", l'ancien premier ministre socialiste a demandé : "Est-ce un revirement ou un mensonge?". "Le procédé de nomination est une amélioration de la situation existante", a fait valoir dans sa réponse François Fillon. "Vous nous reprochez de ne pas vous avoir donné à vous qui êtes minoritaires, la majorité pour décider de la nomination du président de France Télévisions. Naturellement nous ne sommes pas allés jusque là comme vous ne seriez pas allés jusque là", a-t-il ajouté, reconnaissant implicitement l'erreur présidentielle.
Rédaction
11 février 2009 à 01h00
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