Une réunion tenue mardi soir à Matignon a permis de trouver un accord sur la revalorisation de la redevance télévisée dans le cadre de la réforme sur l'audiovisuel public, a annoncé à l'AFP le patron des députés UMP, Jean-François Copé. L'Assemblée nationale et le Sénat doivent se mettre d'accord mercredi après-midi sur un texte de compromis sur cette réforme lors d'une commission mixte paritaire (CMP, 7 députés et 7 sénateurs). Une réunion s'est donc tenue mardi dans la soirée à Matignon pour aplanir les divergences au sein de la majorité, députés et sénateurs UMP n'étant pas sur la même longueur d'ondes, en particulier sur cette question de la redevance. Le Sénat a en effet voté à une écrasante majorité la revalorisation de la redevance de 116 à 120 euros au 1er janvier 2010, soit une hausse de 2 euros supérieure à l'indexation sur l'inflation, alors que les députés UMP, M. Copé en tête, refusent catégoriquement toute idée d'augmentation de cette redevance hors inflation. Finalement, selon l'accord trouvé à Matignon, la redevance sera indexée sur l'inflation non seulement en 2009 mais aussi en 2008, ce qui revient mécaniquement à la hausse de la redevance votée par le Sénat. Une solution qui permet à chacun de ne pas perdre la face. Elle donne satisfaction au Sénat et permet à M. Copé -qui avait imprudemment déclaré en novembre "moi vivant il n'y aura pas d'augmentation de la redevance" hors inflation- de ne pas se déjuger. "Donc Copé est toujours vivant !", plaisantait dans la soirée son entourage. En recevant dans les salons de l'Assemblée nationale son prix du "député de l'année 2008", décerné par le Trombinoscope, M. Copé a lancé: "Sur la redevance, pas de stress ! Je reconnais que j'aurais pu avoir chaud mais ça se termine bien". Sur les autres points de la réforme où Assemblée et Sénat n'étaient pas d'accord, la majorité devrait, selon une source parlementaire UMP, rétablir en CMP la suppression de la publicité sur RFO, qui avait été rejetée au Sénat. Autre mesure importante votée par le Sénat, l'encadrement plus strict du pouvoir de révocation des patrons des chaînes publiques par le chef de l'Etat (l'accord de l'opposition devient de facto nécessaire) faisait encore l'objet de discussions mardi soir, les centristes ne souhaitant pas reculer sur ce point.