Le magnat australo-américain Rupert Murdoch a rencontré hier à Berlin le chancelier social-démocrate allemand Gerhard Schroeder pour discuter de l'avenir du groupe de médias du magnat allemand Leo Kirch, lourdement endetté, annonce le quotidien allemand Sueddeutsche Zeitung . Selon le journal, Rupert Murdoch, qui, via son bouquet satellitaire britannique BSKyB, détient 22% des parts de l'une des sociétés-clés du groupe allemand, Kirchmedia, s'est refusé à rencontrer des représentants de Kirch. Déjà mardi, toujours à Berlin et également selon le quotidien, Rupert Murdoch avait mené des négociation avec les banques créancières du groupe Kirch. D'après la Sueddeutsche Zeitung, Rupert Murdoch a fait part au chef du gouvernement allemand de son refus de transiger avec Kirch. Déjà le 8 février dernier, le directeur général du bouquet satellitaire BSkyB, Tony Ball, avait indiqué qu'il comptait se retirer du capital de la chaîne à péage du groupe Kirch, Premiere World, qui enregistre de fortes pertes. Or, BSkyB dispose d'une option qui peut obliger le groupe Kirch, à partir du mois d'octobre, à lui racheter ses parts à un prix déterminé à l'avance: 1,5 milliard d'euros, plus intérêts. Une facture que Kirch n'est pas en mesure à l'heure actuelle de régler, ce qui le mettrait en faillite. Selon la Sueddeutsche Zeitung, Rupert Murdoch aurait réaffirmé à ses différents interlocuteurs à Berlin qu'il refusait de prendre en mains Premiere World, l'endettement du groupe Kirch étant trop lourd et les pertes de la chaîne à péage trop importantes. L'endettement du groupe de Leo Kirch serait deux fois plus important qu'annoncé jusqu'à présent dans la presse et atteindrait en fait 13 (11,3 milliards de dollars) au lieu de 6 milliards d'euros, avait indiqué le 18 février dernier le Wall Street Journal Europe (WJSE). Les dettes du groupe bavarois s'élèvent à 8 milliards d'euros auxquels s'ajoutent 5 milliards d'euros d'engagements financiers, selon une étude interne de l'une des principales banques créancières de Kirch citée par le quotidien. Un porte-parole de Kirch, interrogé par le WSJE, avait refusé de commenter ces informations. Dans l'impossibilité de rembourser, Leo Kirch est aux abois en raison de lourds investissements dans les droits de retransmission sportifs, notamment de la Formule-1, et des pertes de Premiere World. Parmi les banques créancières figurent tous les grands établissements allemands: la Deutsche Bank, HypoVereinsbank, la Dresdner Bank, la Commerzbank et la banque publique de l'Etat régional de Bavière, la Bayerische Landesbank.
Rédaction
21 février 2002
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