"J'ai eu carte...noire", assure en plaisantant Gérard Carré, scénariste de "Duel en ville", une série particulièrement noire que France 3 a mis à son programme pour commencer l'année 2009, les 10 et 11 janvier, à 20H35 et 21H35. Il annonce d'emblée la couleur. Pour débuter le premier épisode de cette série (quatre épisodes de 52 minutes), le député-maire d'une grande ville tue accidentellement sa maîtresse, une prostituée. Son chauffeur et garde du corps brise le cou d'un témoin, arrivé à l'improviste sur le lieu du drame. Le corps est retrouvé, pendu, au parapet d'un pont, pour faire croire à un suicide. "Mon personnage n'est ni un méchant, ni un gentil", confirme Patrick Chesnais, qui incarne Philippe Dellas, maire désemparé, pris dans un engrenage qui l'oblige à commanditer des crimes en série. Pour lui, le "duel" dont il est question dans le titre, est d'abord celui qui oppose Philippe Dellas au policier Alexandre Konygnski (Xavier Beauvois), un ancien alcoolique, muté et sous surveillance à la suite d'une bavure, mais bien décidé à faire éclater la vérité. Réalisateur de cette série, Pascal Chaumeil était déjà l'auteur des quatre derniers épisodes de la première saison d'"Engrenages", autre série policière télévisée remarquée pour son originalité. "Nous sommes davantage dans l'émotion des personnages; +Engrenages+ avait un aspect quasi-documentaire dans la réalisation. Nous avons voulu faire quelque chose de plus construit, de mieux mis en scène", explique-t-il. "C'est davantage un film noir en quatre parties qu'un film policier (...) Il y a des personnages très typés. Mais on essaye d'aller au-delà des clichés. On a essayé de soigner les seconds rôles pour faire exister un ensemble", ajoute Pascal Chaumeil. Parmi ces second rôles, Olivier Rabourdin incarne avec un flegme inquiétant l'homme de main du maire Joël Delpierre. Il tue de sang-froid ceux qui menacent la réputation de son patron, tout en soignant avec dévouement sa vieille mère alitée. "C'est un soldat", souligne Gérard Carré, pour expliquer l'apparente insensibilité du personnage.