Le satellite-radar d'étude des calottes glaciaires et de la banquise CryoSat sera construit par la société Astrium pour un montant de 70 millions d'euros, aux termes d'un contrat conclu avec l'Agence spatiale européenne (ESA), a annoncé cette filiale du groupe européen EADS et de la société britannique BAE Systems. Première mission du programme Planète vivante de l'ESA, Cryosat doit être placé sur orbite polaire en avril 2004 et mesurer, avec une précision jamais atteinte, les variations d'épaisseur des calottes polaires et de la glace marine et fournir aux chercheurs en climatologie des données nouvelles sur ces régions très difficiles d'accès. Les incertitudes des modèles climatiques actuels proviennent essentiellement du manque de précision de ce genre de mesures. La banquise aurait reculé en cinquante ans de 10 à 15% et l'épaisseur de la glace en Arctique aurait diminué de 40% au cours de ces dernières décennies. Toutefois, soulignent les concepteurs du programme Planète vivante, lancé en 1998, ces affirmations sont à prendre avec circonspection en raison du manque d'informations disponibles sur l'épaisseur exacte des glaces. Cryosat doit être mis sur une orbite de 720 km d'altitude, inclinée de 92 degrés, passant au-dessus des deux pôles terrestres. Le satellite doit fournir, pendant trois ans au minimum, des mesures de 1 à 3 cm de résolution verticale et 300 mètres environ au plan horizontal, sur l'épaisseur et la circonférence des calottes polaires et de la banquise. Une fois construit par un consortium de trente entreprises européennes placées sous la maîtrise d'oeuvre d'Astrium, ce satellite de 750 kg doit être lancé à l'aide d'une fusée russe, soit Rokot, dont les vols sont effectués depuis Plessetsk (nord de la Russie) soit Dniepr, tirée de Baïkonour (Kazakhstan). Le choix du lanceur fait actuellement l'objet de discussions.
Rédaction
13 février 2002
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