Arte
 

Rédaction
25 novembre 2008

En 50 ans, la production de spermatozoïdes chez l'homme a diminué de moitié, le nombre de cancers des testicules doublé tandis que se multiplient les malformations génitales chez les petits garçons. Enquêtant sur cette évolution troublante, "Mâles en péril" pointe la responsabilité des 85.000 molécules mises sur le marché par l'industrie chimique. Les deux auteurs, Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade, ont fait le tour des laboratoires de recherches européens, principalement danois et américains qui, les premiers, ont mis en lumière puis confirmé la perturbation des appareils reproducteurs masculins. Pour le professeur danois Niels Skakkebaek, directeur de recherches à l'hôpital universitaire de Copenhague, ce phénomène est "potentiellement aussi grave que le changement climatique".En 1992, l'étude de ce pionnier constatant la division par deux du nombre de spermatozoïdes chez les jeunes Danois est accueillie par de violentes critiques, l'industrie monte au front. Mais la biologiste américaine Pr Shanna Swan, mandatée par l'Académie des Sciences des Etats-Unis la confirme, puis le Pr Pierre Jouannet, de l'hôpital Cochin à Paris. Parallèlement, les études conduites sur la faune sauvage montrent une féminisation des populations de poissons ou d'amphibiens dans certains cours d'eau exposés aux pesticides. En Floride, le Pr Lou Guillette constate que les alligators naissent avec des attributs virils réduits. Après "Le Monde selon Monsanto" sur les OGM l'an dernier, Arte poursuit ce soir, à 21h00, avec "Mâles en péril" une série consacrée à la santé environnementale. La diffusion du film sera suivie d'un débat en présence de la secrétaire d'Etat à l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet qui organise, le même jour, un colloque européen sur le thème "Environnement chimique, reproduction et développement de l'enfant".

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