La ministre de la Culture et de la Communication Christine Albanel a indiqué que les producteurs de films pourront continuer à s'adresser à chacune des chaînes du groupe France Télévisions pour proposer leurs oeuvres malgré la transformation du groupe en une seule entreprise prévue dans le projet de loi. "Il faut naturellement garder les deux guichets tels qu'ils existent aujourd'hui. Il est très important qu'il y ait un guichet France 2 et un guichet France 3. C'est une nécessité totale", a-t-elle déclaré à l'occasion des Rencontres cinématographiques de Dijon, organisées par l'ARP (Auteurs-Réalisateurs-Producteurs). "Dans les années qui viennent, il faut sanctuariser absolument tout l'aspect production-création (...) puis monter en puissance, et aller jusqu'à 3,5% du chiffre d'affaires sur quelques années", a-t-elle ajouté. Concernant les chaînes privées, elle a estimé que l'assouplissement des règles relatives à la publicité permettrait de "créer les conditions pour que des films soient diffusés". Dans le cas contraire, a souligné la ministre, les chaînes "préfèrent passer deux fictions de 52 minutes, plutôt qu'un film". Enfin, la ministre estime que le projet de loi sur l'audiovisuel doit "faire évoluer les relations entre la télévision et le cinéma". "Nous souhaitons que la télévision publique puisse diffuser des films plus tôt et avoir une démarche éditoriale autour des films, avec des émissions sur le cinéma", a-t-elle dit. Pour sa part, Patrice Duhamel, directeur général de France Télévisions, en charge des antennes, présent à Dijon, a indiqué qu'il n'aimait pas le mot "guichet" qui donne une mauvaise image des relations entre producteurs et diffuseurs. Il a souligné qu'il n'avait jamais été question de désigner un interlocuteur unique chargé de parler au nom du groupe avec ceux qui proposent des oeuvres. "La diversité dans les décisions sera assurée et garantie", a-t-il dit. Sur la question de magazines autour du cinéma, il a indiqué qu'il n'était "pas convaincu" que ce soit le meilleur moyen de faire la promotion des films. Selon lui, il est préférable d'"éditorialiser le cinéma" dans les émissions qui existent déjà, comme les différents journaux télévisés ou les émissions de flux (de divertissement, de débats...). Il a souhaité qu'un décret assouplisse la réglementation actuelle qui oblige France Télévisions à attendre 23H00 le samedi pour diffuser des films. En effet, à partir du 5 janvier, la soirée télévisée commencera à 20H30 au lieu de 21H00, du fait de la suppression de la publicité, et le film pourrait donc être diffusé à 22H30.
Rédaction
12 octobre 2008 à 01h00
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