Un haut dignitaire saoudien, Saleh Al-Luhidane, a émis une fatwa pour le meurtre des patrons des télévisions satellitaires arabes propageant, selon lui, la dépravation, dans une déclaration reproduite par la chaîne Al-Arabiya. "Les propriétaires de ces chaînes propagent la dépravation et le libertinage", proclame cheikh Luhidane, président du Conseil supérieur de la jurisprudence d'Arabie saoudite, la plus haute autorité judiciaire dans cette monarchie ultraconservatrice, guidée par le wahhabisme, une doctrine rigoriste de l'islam. Selon une source d'Al-Arabiya, cheikh Luhidane répondait au micro d'une radio locale saoudienne à un auditeur qui l'interrogeait sur les émissions "immorales" qui se multiplient sur les chaînes satellitaires arabes durant le ramadan, le mois de jeûne musulman. Cheikh Luhidane a vu dans ces émissions, généralement des variétés ou des programmes de divertissement et de loisirs, "une "sédition" dont l'auteur "pourrait être tué, s'il n'a pas été possible de l'en empêcher". "Il est licite de tuer (...) les apôtres de la dépravation (...) si leur mal n'est pas écarté par de simples sanctions", a-t-il ajouté. La situation est "grave (...), la dégradation des moeurs étant une forme de perversion sur terre", a jugé le dignitaire saoudien dans les extraits diffusés par Al-Arabiya. Outre les variétés et les programmes de divertissement, les chaînes arabes multiplient la diffusion de séries qui attirent les téléspectateurs arabes, nombreux à avoir suivi ces derniers mois un feuilleton turc, Nour, diffusé par la télévision satellitaire saoudienne MBC. Filmé dans un cadre oriental, ce feuilleton, largement suivi dans les pays arabes, avait été jugé "subversif" et "anti-islamique" par le mufti d'Arabie saoudite qui avait à son tour émis une fatwa affirmant que toute chaîne qui diffuse cette série est une "ennemie de Dieu et de son prophète". Al-Arabiya, une chaîne d'information en continu basée à Dubaï, fait partie du groupe saoudien MBC.
Rédaction
14 septembre 2008
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