Le suédois Ericsson, qui a annoncé mercredi la création d'une entreprise commune avec le franco-italien STMicroelectronics, reste le numéro un mondial des réseaux de téléphonie mobile, mais il subit depuis l'automne 2007 le ralentissement économique en Europe. Un millier de réseaux installés dans plus de 175 pays utilisent l'équipement Ericsson et 40% des communications mobiles se font via les systèmes du groupe suédois. Ces dernières années, Ericsson s'est développé rapidement dans les pays émergents à forte croissance (Chine, Inde, etc.), mais il y dégage des marges plus faibles en raison de la vive concurrence, en particulier asiatique, qui met la pression sur les prix. Parallèlement, sur les marchés matures, à l'instar de l'Europe de l'Ouest, l'expansion et la modernisation des réseaux décline, ce qui a pour effet d'éroder les bénéfices du groupe trimestre après trimestre et l'a contraint aux restructurations avec, entre autres, la suppression de 1.000 emplois en Suède. Ericsson, dirigé par le Suédois Carl-Henric Svanberg depuis 2003, comptait au 30 juin 75.800 employés dans le monde, dont 42.000 en Europe de l'Ouest et 13.700 en Asie Pacifique. Le plan de restructurations a pour objectif d'économiser quatre milliards de couronnes (426,2 millions d'euros) par an avec un plein effet des réductions des coûts dès l'année prochaine. L'an passé, le groupe avait dégagé en 2007 un bénéfice net de 21,8 milliards de couronnes suédoises (2,3 milliards d'euros), en repli de 17% sur un chiffre d'affaires en hausse de 4% à 187,8 milliards. Au deuxième trimestre 2008, le bénéfice net a plongé de 70% à 1,9 milliard de couronnes (201,3 millions d'euros) contre 6,4 milliards un an plus tôt sur un chiffre d'affaires en hausse de 2% à 48,5 milliards. Ces contre-performances ont pesé en Bourse où le titre a perdu 47% en un an à Stockholm. Aussi, l'annonce mercredi de la création d'une coentreprise à 50/50, regroupant les activités de semi-conducteurs et de plates-formes pour l'industrie de la téléphonie mobile a-t-elle été saluée par les analystes. "Ericsson devient de plus en plus une pure entreprise de réseaux", a commenté Michael Andersson, analyste pour la banque finlandaise Evli, soulignant que la première étape avait été franchie en 2001, lorsque le suédois avait créé une coentrprise avec le japonais Sony pour ses activités de téléphonie mobile. Selon lui, "Ericsson est intrinsèquement dans une bonne situation financière" et cette opération fait partie d'une stratégie à long terme pour développer les plates-formes mobiles face à la large domination du finlandais Nokia.
Rédaction
21 août 2008
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