Rédaction
10 janvier 2002

La privatisation de la la Société française de production (SFP) "ne passera pas comme une lettre à la poste", selon le porte-parole du Commissaire européen chargé de la concurrence Mario Monti. Le gouvernement français a annoncé en octobre sa décision de céder la SFP pour 4,57 millions d'euros au groupe Euromédia Télévision, associé à Bolloré Investissement. "La SFP a déjà reçu des aides importantes dans le passé et ce il y a moins de dix ans. C'est un dossier qui ne manquera pas de poser certains problèmes", ajoute le porte-parole de M. Monti. Pour donner son avis, la Commission européenne attend encore des renseignements complémentaires de la part de l'Etat français, sollicités le 13 décembre, a indiqué le porte-parole à la Correspondance de la presse, sans préciser la nature de ces renseignements. Une fois cette notification faite, la Commission dispose de deux mois pour donner son avis : avaliser l'opération, ou ouvrir une enquête pour décider si la somme débloquée par l'Etat en accompagnement du plan social est une aide d'Etat, et si elle est compatible ou non avec le marché commun. L'Etat français prévoit en effet de mettre la main à la poche pour financer un nouveau plan social via une nouvelle recapitalisation. La facture s'élève à plus de dix fois le montant de la vente, soit 48,45 M EUR, sans compter le financement des mesures de "cessation anticipée d'activité" qui pourraient atteindre un montant équivalent. En 1998, Bruxelles avait déjà avalisé des aides publiques à la SFP s'élevant au total à quelque 2,5 milliards de F (381,12 M EUR), en posant notamment comme condition qu'aucune nouvelle aide financière ne soit accordée à l'entreprise.

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