Les services européens de la concurrence ont autorisé le groupe de médias News Corp à prendre le contrôle de la chaîne à péage allemande Premiere, à condition que la plateforme satellitaire de Premiere reste accessible à des tiers. "La télévision est clairement un produit qui touche de près les consommateurs", a commenté la commissaire à la Concurrence Neelie Kroes, citée dans un communiqué où elle juge "important de maintenir ouvert le marché allemand de la télévision à péage". Actuellement, les consommateurs allemands disposant d'un décodeur satellitaire Premiere peuvent aussi recevoir les programmes de chaînes concurrentes, grâce à des dispositions contractuelles assurant la neutralité du prestataire de services techniques. Mais Premiere a annoncé vouloir remplacer sa technique actuelle de cryptage par la technologie développée par DNS, une filiale de News Corp. La Commission craignait que cela n'empêche d'autres opérateurs d'accéder à la plateforme satellitaire de Premiere, dont la position dominante sur le marché allemand de la télévision à péage aurait ainsi été renforcée. News Corp s'est engagé à ce que l'accès des tiers reste garanti, comme avant la prise de contrôle, ce qui sera de nature à "supprimer les problèmes de concurrence recensés", précise la Commission dans son communiqué. Le groupe de Rupert Murdoch avait notifié le 5 mai au services européens de la concurrence "un projet de concentration par lequel l'entreprise News Corporation acquiert le contrôle de l'ensemble de l'entreprise Premiere AG par achat d'actions", selon un document de la Commission. Chez Premiere et dans l'entourage de News Corp, on avait assuré à l'époque que la notification concernait des achats de titres déjà effectués et que le terme de "contrôle" se référait uniquement à une influence significative au sein de Premiere. Le 19 mai, News Corp avait toutefois annoncé avoir accru sa participation à 25,01% du capital de Premiere, contre 22,7% au précédent pointage le 4 avril. News Corp était entré au capital de la chaîne allemande en janvier, ce qui avait dès le début été perçu comme un préambule à un engagement plus important.