En projetant d'octroyer aux chaînes de télévision privées une seconde coupure publicitaire pendant les films, le gouvernement entend surtout "sauver le soldat TF1", en difficulté après des "errements stratégiques", ont estimé deux sociétés d'auteurs et réalisateurs de films. Dans un communiqué commun, la société civile des Auteurs réalisateurs producteurs (ARP) et la Société des réalisateurs de films (SRF) se disent "très inquiètes" de la possibilité pour les chaînes privées d'obtenir le droit d'interrompre par un second écran publicitaire la diffusion des films et des fictions longues. Jean-François Copé, président de la commission consacrée au financement de France Télévisions après la suppression de la publicité, s'était dit vendredi "tout à fait favorable" à ce projet, qui pourrait être, selon le ministère de la Culture, discuté au Parlement à l'automne dans le cadre du projet de loi audiovisuel. Actuellement, l'article 73 de la loi de 1986 sur l'audiovisuel autorise une seule coupure dans les films et les fictions de 90 minutes. "Désormais les choses sont claires, la suppression de la publicité sur les chaînes du service public n'est pas la traduction d'une véritable volonté de conforter le service public dans ses missions et de lui donner les moyens de se développer", estiment l'ARP et la SRF. "Il s'agit en fait, et par tous les moyens, de +sauver le soldat TF1+ de ses errements stratégiques du passé", poursuivent-elles, parlant d'"absence de développement international", de "faible diversification" et de "myopie sur la TNT", mais aussi de "difficultés éditoriales" de la chaîne . "Le prix à payer est le piétinement du droit moral des auteurs, le mépris du téléspectateur et la paupérisation du service public, donc sa marginalisation", concluent l'ARP et la SRF.
Rédaction
3 juin 2008 à 01h00
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