Pour traiter d'un sujet tabou, rarement évoqué à la télévision, la série documentaire "La fabuleuse histoire des excréments" s'appuie sur la science, les enjeux environnementaux, et une bonne dose d'humour. Cette série culottée, en trois épisodes de 46 minutes, ce soir , demain et après-demain sur ARTE à 19h00, s'affranchit dès le départ d'un vocabulaire parfois gênant en décidant d'appeler le principal protagoniste de ce documentaire "la rose". Les scientifiques préfèrent le terme de "boues". Les excréments sont rarement montrés à l'écran dans ce documentaire, sauf sous forme de bijoux, vendus par la mairie de Tokyo, mis sous verre, enchâssés dans de l'or et portés par les branchés de la capitale japonaise ! L'idée de cette série est née d'une rencontre, entre Thierry Berrod, documentariste, et un scientifique brésilien, qui a reconstitué l'histoire du peuplement de l'Amérique du sud en étudiant les coprolithes (excréments fossolisés) de momies amérindiennes. "Au fil de mes rencontres avec d'autres scientifiques, j'ai réalisé que les excréments pouvaient faire avancer la science", explique à l'AFP Thierry Berrod, auteur de la série et réalisateur du premier épisode. Autre aspect évoqué dans le premier épisode: l'enjeu écologique, représenté par ces amas de boues (un être humain en produit 6 tonnes au cours de son existence). "On a parlé de beaucoup de choses lors du Grenelle de l'environnement, mais on n'a pas parlé de la m..., or c'est un véritable problème car on ne sait plus qu'en faire", souligne le réalisateur. Le film évoque plusieurs expériences réalisées notamment à l'étranger: l'installation de "digesteurs" en Chine, où une cuve recueille les excréments de la famille et transforme ces bactéries fécales en gaz puis en énergie capable de chauffer et éclairer la maison, ou encore la fabrication de briques au Japon. Un scientifique japonais a également mis au point des steaks de protéines de boues, parfaitement comestibles assure-t-il. Mais la barrière psychologique est trop grande et sa trouvaille ne sera jamais commercialisée, y compris à destination des animaux, admet-il avec une pointe de regret. Le deuxième épisode évoque la technologie des toilettes, du Cloaca Maxima de Rome jusqu'aux sièges high-tech japonais, et le troisième réfléchit aux utilisations des boues animales.
Rédaction
2 juin 2008
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