L'Agence aérospatiale russe a signé mercredi un contrat avec un jeune millionnaire sud-africain qui devrait devenir en avril le deuxième "touriste" à bord de la Station spatiale internationale (ISS) mais une nouvelle polémique avec les Occidentaux devrait être évitée. Mark Shuttleworth, âgé de 28 ans et originaire du Cap, succèdera ainsi au premier "touriste de l'espace", l'Américain Dennis Tito qui avait volé sur l'ISS en avril-mai dernier, payant 20 millions de dollars aux Russes. Le directeur de l'Agence aérospatiale russe Iouri Koptev a estimé mercredi que les partenaires occidentaux de la Russie au sein de l'ISS sont cette fois-ci plus favorables au projet. L'envoi de Dennis Tito sur la station avait été précédé de plusieurs semaines de polémique avec la NASA. M. Shuttleworth doit se rendre sur l'ISS à bord d'un vaisseau russe Soyouz pour une mission d'environ dix jours en compagnie du cosmonaute russe Iouri Guidzenko et de l'Italien Roberto Vittori. Il devrait payer à peu près la même somme que Dennis Tito, selon M. Koptev. "La situation est tout à fait différente de celle qui prévalait il y a un an", a déclaré M. Koptev, lors d'une conférence de presse, ajoutant que les discussions avec les partenaires du projet de l'ISS concernant ce vol "se déroulent d'une manière plus civilisée". Au printemps dernier, la NASA soutenue par l'Agence spatiale européenne (ESA), le Japon et le Canada s'était déclarée contre le vol de Tito, estimant que la présence d'un non professionnel à bord de la station "porterait atteinte à la sécurité" de l'ISS. Mais voyant que les Russes n'étaient pas prêts à renoncer à ce projet, les Américains avaient finalement donné, contraints et forcés, leur feu vert, quelques heures seulement avant le décollage. Le succès de cette mission qui avait suscité un grand intérêt dans le monde entier a obligé les Occidentaux à assouplir leurs positions. Aujourd'hui, "l'ESA et les autres partenaires de l'ISS saluent la participation de non professionnels dans le travail effectué à bord de la station", a affirmé à Jochen Graf chargé de l'exploitation de l'ISS au sein de l'ESA. "Nous avons adopté un principe général selon lequel les Russes peuvent accorder la troisième place à bord de leur vaisseau Soyouz à un non professionnel", a-t-il ajouté. Le contrat signé mercredi par l'Agence russe et le nouveau "touriste" nécessite encore un feu vert "officiel" de tous les partenaires de l'ISS qui doivent examiner ce projet en détails, a souligné M. Graf. La Russie s'est engagée à élaborer avec ses partenaires des règles de sélection, d'entraînement et d'envoi de cosmonautes non professionnels sur l'ISS, afin d'éviter tout conflit dans l'avenir. "Ce travail est en cours et nous nous attendons à un accord à la fin de l'année ou au début de l'année prochaine", selon M. Graf. Un autre projet que la Russie est en train de préparer est celui d'un show télévisé dont le vainqueur pourrait partir sur l'ISS en 2003. Ce projet est développé par la société privée russo-américaine MirCorp qui avait financé en avril 2000 la dernière mission habitée sur la station russe Mir. "Nos partenaires russes nous ont informés hier de ce projet", lors d'une réunion de tous les partenaires de l'ISS à Moscou, a indiqué M. Graf. "Les Russes ont accepté de nous présenter un plan détaillé de ce vol. Tous les partenaires sont d'accord pour l'examiner", a-t-il dit, estimant que ce nouveau projet pourrait contribuer à donner "une image positive" de la station.
Rédaction
6 décembre 2001
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