L'intensification de la concurrence et de la régulation dans le secteur des télécommunications a plombé plus que prévu en 2007 les bénéfices de l'opérateur historique belge Belgacom. Le bénéfice net a baissé de 1,5% à 958 millions d'euros, plus qu'attendu par les analystes interrogés par l'agence d'informations financières TFN. Le chiffre d'affaires a diminué de 0,6% à 6,065 milliards d'euros, et Belgacom s'attend à une nouvelle baisse en 2008, de jusque 1%. Les résultats "ont malheureusement subi l'impact de la réglementation en 2007", écrit Belgacom dans un communiqué. Dans la téléphonie mobile (filiale Proximus), la Commission européenne a imposé à l'été 2007 une baisse des tarifs d'itinérance ("roaming") pour les appels passés ou reçus à l'étranger. Et le régulateur belge du secteur (IBPT) a imposé une réduction des tarifs de terminaison mobile, facturés par l'opérateur d'un client appelé à l'opérateur du client qui appelle quand leurs réseaux sont différents. L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) des activités de téléphonie a ainsi reculé de 8,8% en 2007, alors que Proximus a gagné près de 309.000 nouveaux clients, à 4,62 millions. En 2008, "le défi [de la régulation] ne changera pas mais nous continuerons à exercer la pression voulue pour pouvoir évoluer dans des conditions d'équité sur la scène nous opposant aux câblo-opérateurs et aux autres opérateurs mobiles", poursuit Belgacom. Le groupe bataille avec le régulateur belge, qui veut l'obliger à ouvrir à la concurrence son réseau à très haut débit VSDL. L'IBPT a reçu début janvier le soutien de la Commission européenne, qui espère une baisse des prix d'accès au haut débit, nettement plus élevés en Belgique que dans les pays voisins. Mais Belgacom refuse, estimant avoir pris un risque industriel en investissant plusieurs centaines de millions d'euros depuis 2003 dans son réseau VSDL, et faisant valoir qu'en Flandre (nord), le câblo-opérateur Telenet détient un quasi-monopole. "Nous sommes intéressés pour investir dans une nouvelle technologie, mais nous voulons un juste retour sur cet investissement", a commenté le patron du groupe, Didier Bellens, lors d'une conférence de presse. "Nous ne sommes pas dominants" sur le marché du haut débit, avec une part de marché nationale inférieure à 50%, et seulement la deuxième place en Flandre avec seulement 42% contre 58% pour Telenet, a-t-il fait valoir. Belgacom compte sur le VSDL pour se développer dans la télévision. Fin 2007, Belgacom TV comptait 305.319 clients, le double d'un an plus tôt, et le groupe espère gagner le même nombre d'abonnés cette année. Belgacom, qui vient de se lancer dans l'accès internet à bas coût en annonçant l'achat du fournisseur néerlandais Scarlet, n'exclut pas d'autres acquisitions. "Il n'y a rien de nouveau sur le radar aujourd'hui, mais nous continuons à regarder les opportunités autour de nous", y compris "en dehors de la Belgique", a dit le directeur financier, Ray Stewart. Belgacom reversera à ses actionnaires pour l'exercice 2007 un dividende de 1,68 euro par action, en hausse de 5%, qui s'ajoutera à un dividende intérimaire de 0,50 euro déjà payé en fin d'année. A la Bourse de Bruxelles, l'action Belgacom perdait 0,87% à 31,245 euros vers 13H50 GMT, dans un marché en baisse (-0,65%).
Rédaction
2 mars 2008 à 01h00
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