Le découpage en douze lots des droits audiovisuels de la Ligue 1 "affecte la valeur du produit" car cela nuit à sa "visibilité", a estimé Bertrand Méheut, le président du groupe Canal+. "Mon point de vue, c'est que plus vous découpez un produit, moins vous le rendez visible" pour le téléspectateur et pour le diffuseur, a déclaré M. Méheut lors d'un déjeuner avec l'Association des journalistes média (AJM). Selon lui, "un produit découpé et réparti" entre plusieurs diffuseurs "n'est pas favorable pour la Ligue" de football, a-t-il ajouté. Canal Plus, diffuseur historique de la Ligue 1, est concurrencé par huit autres candidats qui ont répondu à l'appel d'offres lancé par la Ligue de football professionnel (LFP) pour 2008-2012, dont TF1, M6, Orange et Vivendi. La chaîne cryptée, qui avait acquis les droits télé de la Ligue 1 pour 600 millions d'euros par an sur la période 2005-2008, a multiplié les actions en justice pour tenter de suspendre l'appel d'offres. Et depuis plusieurs mois, la chaîne critique la qualité des matches du Championnat de Ligue 1. "On peut vivre sans le foot, mais mal", a cependant déclaré jeudi Bertrand Méheut. "Il est difficile d'augmenter drastiquement notre base d'abonnés et l'offre que l'on a si l'on n'a pas le football", a-t-il estimé. "La valeur perçue par nos abonnés ne serait pas la même. C'est un cas qui n'est pas acceptable pour nous, mais bien évidemment on saurait réagir dans cette hypothèse." Interrogé sur les conséquences que pourrait avoir la guéguerre médiatique que se livrent la chaîne cryptée et la LFP depuis plusieurs mois, Bertrand Méheut a déclaré: "Tout le monde est pragmatique, on aime le football et on veut continuer à le défendre. Nous ne sommes pas dans une stratégie de confrontation." Les neuf candidats ont déposé le 22 janvier des offres qui ne concernent que le volet qualitatif des lots mis aux enchères. Les offres financières seront remises le 31 janvier et la LFP annoncera le nom des lauréats dans la foulée.