Deux studios de la Maison de la radio à Paris accueillent ce dernier week-end de novembre sept concerts à entrée libre, augmentés d'une conférence et organisés autour du thème musique et politique. Ces "Figures politiques" devaient débuter, vendredi soir, avec le Quatuor Sine nomine de Lausanne et le Trio Moraguès, dans des pièces de musique de chambre de l'Allemand Heinz Tiessen, compositeur marqué par la montée du national socialisme dans son pays, du Hongrois Bartok, contraint à l'exil et du Soviétique Chostakovitch, tiraillé entre la résistance et l'obéissance aux diktats culturels du Parti. "La musique peut être tout naturellemnt un acte politique, commente le directeur de la musique de Radio France René Koering, et il arrive aussi, malheureusement, que la musique et les musiciens soient en butte à des partis, à des régimes qui n'ont d'autres buts que de les réduire au silence ou les mettre à leur service". Il ajoute : "Par son silence précisément, par les mots qu'il choisit de mettre en musique ou par tout ce que le langage instrumental peut transmettre de révolte et de refus, le musicien peut aussi devenir résistant". Le Philharmonique et le Choeur de Radio France, le 24 novembre à 17H et à 20H, l'Orchestre national de France, le 25 à 16H, proposeront à leur tour des partitions de Paul Dessau, Kurt Weill, Prokofiev, Bartok, Busoni, Villa-Lobos, Xenakis, Mauricio Kagel, Xenakis, Hans Werner Henze, qui sont des manifestations de résistance. Un concert de jazz (le 24 à 17H30) rappelera que cette musique est née d'une résistance. Un dernier rendez-vous de musique traditionnelle grecque, le 25 à 17H30, fera entendre du rébétiko, genre interprété par des grecs rebelles ou retenus en prison.
Rédaction
24 novembre 2001
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