TF1 diffusera le 1er octobre un opéra du Toulousain Charles Chaynes, "Cécilia", créé par l'Opéra de Monte-Carlo et filmé lors du "Printemps des Arts" 2000. Cet ouvrage, dont le livret est signé par l'écrivain cubain, en exil en France, Eduardo Manet, sur les thèmes du racisme et de l'opposition de classe, est inspiré du roman du 19ème siècle, "Cecilia Valdès", du Cubain Cirilio Villaverde. La production a été filmée par Georges Bessonnet et elle est signée par deux franco-argentins, le metteur en scène Jorge Lavelli et le décorateur Agostino Pace. Dans la Cuba coloniale espagnole, une histoire d'amour passionné se noue entre un Espagnol et une mulâtresse. Amour qui se révèle impossible, car les deux jeunes protagonistes sont enfants du même père, ce qui rend folle Cecilia, interprétée avec un sens très sûr de la scène par la soprano noire américaine Marisol Montalvo. Le piège dans lequel est enfermée Cecilia, est concrétisée par un dispositif explicite: deux panneaux d'abord parallèles et dont deux extrémités se rejoignent pour enfermer dans un cul-de-sac tous les protagonistes. La mulâtresse sombre dans la folie et son aimé (tué par un rival) ne lui apparaît plus que flou, à travers un voile de gaze, véritable symbole "d'un amour imaginé et irréalisé", explique Charles Chaynes. Le compositeur a introduit un récitant, dont le rôle est tenu par la comédienne suisse Marthe Keller qui gagnerait à mieux articuler et projeter son texte, soutenu par des percussions cubaines. Sans être mélodique, l'écriture pour la voix reste souple, lyrique, soutenue par une musique atonale claire, chaleureuse, d'un effet dramatique moins évident dans la dernière partie, sous la baguette du Français Patrick Davin.
Rédaction
1 octobre 2000
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