Christine Lagarde, ministre de l'Economie, des Finances et de l'Emploi, a donné lundi le coup d'envoi de l'"aventure" économique et culturelle que va représenter la télévision mobile personnelle (TMP). Mme Lagarde, qui est également chargée des communications électroniques, a signé conjointement avec la ministre de la culture et de la communication, Christine Albanel, et le secrétaire d'Etat chargé des Entreprises et du Commerce extérieur, Hervé Novelli, un arrêté technique sur les normes (DVB-H et DVB-SH) choisies pour le développement de cette forme de télévision. C'était la dernière étape nécessaire pour que le CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel) soit en mesure de lancer d'ici la fin octobre son appel à candidatures pour sélectionner les chaînes qui diffuseront sur la télévision mobile personnelle.
Cette signature s'est faite à l'issue d'une table ronde qui a réuni les principaux acteurs de ce marché, comme le PDG de France Télévisions Patrick de Carolis ou encore Jean-Bernard Lévy, président du directoire du groupe Vivendi, maison mère de Canal + et de SFR. Mme Lagarde a réaffirmé le souhait du gouvernement de voir la télévision mobile arriver sur le marché à l'occasion des Jeux Olympiques de Pékin en 2008
et a dit également miser sur la création d'une dizaine de milliers d'emplois."Plus de cinquante ans après les premiers livres de poche, nous voici donc engagés dans l'aventure de la +télé de poche+, plus pratique, plus économique, et, j'ose le dire, plus démocratique", a déclaré Mme Lagarde.Cette nouvelle forme de télé va entraîner un "changement important (...) dans nos pratiques et dans nos mentalités" mais c'est aussi "une aventure économique", a-t-elle ajouté.
Ce secteur est "primordial" puisque les nouvelles technologies de l'information et de la communication représentent plus d'un quart de la croissance française et fournissent des emplois à près de 6% de la population
active en France, selon la ministre."Malgré ces chiffres encourageants, il faut bien constater que la France accuse encore un retard important par rapport à certains pays nordiques, aux Etats-Unis ou à la zone Asie", a-t-elle dit.La ministre a regretté le peu d'investissements des entreprises françaises dans les nouvelles technologies. Ces investissements ne représentent que 2,5% du PIB, soit deux fois moins que leurs homologues américaines."Ce retard équivaut à un demi-point de croissance perdu", a souligné Mme Lagarde avant de lancer: "je compte sur vous, industriels, chefs d'entreprise, créateurs, pour le rattraper".