La journaliste Christine Ockrent veut donner un tour "pédagogique" à sa nouvelle émission politique à partir de ce soir sur France 3, "Duel sur la 3". "Nous avions envie de construire une émission davantage sur la notion de duel, de confrontation de points de vue, d'analyses différents", souligne Christine Ockrent, qui a animé pendant dix ans "France Europe Express", également sur France 3. Selon la journaliste, cette nouvelle émission hebdomadaire ne tournera plus autour d'un ou plusieurs invités, mais recadrera "les priorités" de ce qui s'est passé dans la semaine. "J'emploie volontiers le mot de pédagogie", assure-t-elle. Selon elle, le rôle des journalistes de service public est de "tenter de donner les clés d'explication d'une société de plus en plus complexe". "Duel sur la 3", ajoute-t-elle, "permettra de donner la parole à des gens +qui savent+, sans avoir nécessairement la même opinion". Sur un thème choisi -Christine Ockrent donne l'exemple des OGM ou de la maladie d'Alzheimer-, deux protagonistes aux points de vue opposés viendront débattre, éventuellement accompagnés chacun d'un "joker" pour les assister. Le cas échéant, des responsables politiques seront interrogés par Jean-Michel Blier, ancien chef du service politique de France 3, qui partage désormais avec Christine Ockrent la responsabilité de l'animation du magazine. Réalisé en partenariat avec France Info, "Duel sur la 3" laissera aussi une place à l'interactivité, avec notamment un recours à la blogosphère. "Nous avons mis cette émission sur rails il y a un an, en essayant de rendre en télévision les grands débats de la société française", déclare Paul Nahon, directeur de l'information de France 3. Christine Ockrent explique aussi sa décision de ne pas modifier son travail journalistique après la nomination de son mari Bernard Kouchner au poste de ministre des Affaires étrangères. Selon elle, cette situation ne l'empêche pas de garder son "indépendance d'esprit". Penser le contraire serait, dit-elle, "sexiste, misogyne et parfaitement insultant". "Je ne vois pas au nom de quoi une femme devrait sacrifier son parcours professionnel à celui de son conjoint, surtout quand celui-ci bénéficie d'un emploi précaire", fait-elle valoir. Le Syndicat national des journalistes (SNJ) de France 3 s'est interrogé sur la "crédibilité" de l'information au sein de "Duel sur la 3", alors que le conjoint de la journaliste, Bernard Kouchner, "est un membre éminent du gouvernement en exercice". Des critiques similaires ont également été formulées par un autre syndicat de France 3, le SNJ-CGT. De son côté, Paul Nahon a souligné qu'il était lui-même le "garant de l'objectivité, si cela existe, et de l'honnêteté" du futur magazine.