Le PDG de Médiamétrie, Bruno Chetaille, a annoncé jeudi un plan d'investissement de 35 millions d'euros sur quatre ans prévoyant un élargissement de son panel et des évolutions technologiques des mesures d'audiences, afin de s'adapter au foisonnement des modes de consommation. "Nous passons à la vitesse supérieure pour mieux anticiper les nouveaux usages des médias et la multiplication des vecteurs de diffusion (TNT, ADSL, etc.)", a déclaré lors d'un petit déjeuner de presse M. Chetaille, arrivé en janvier à la tête de Médiamétrie. L'entreprise veut pouvoir mesurer l'audience de la télévision, de la radio et d'internet, sur des supports fixes ou mobiles, "par tous les moyens" d'ici 2012, a-t-il résumé. Le PDG a annoncé un programme d'investissement de 35 millions d'euros qui comprend un élargissement de son panel représentatif: de 3.200 foyers représentant 8.200 personnes, il va passer, d'ici fin 2011, à 5.000 foyers, soit 13.000 individus. D'importantes transformations technologiques sont également prévues. Dès le printemps 2008, Médiamétrie va introduire une nouvelle génération d'audimètres, ces appareils qui mesurent l'audience: ils seront équipés d'une sonde, le "watermarking", permettant d'identifier le programme regardé ou écouté, quel que soit le support. D'ici 2012, cette nouvelle technologie devra permettre de "généraliser la mesure automatique d'audience sans déclaration sur tous les supports, fixes et mobiles", a expliqué M. Chetaille. Les audimètres actuels se présentent comme des décodeurs placés à côté du téléviseur. Le téléspectateur s'identifie par une télécommande, et s'il change de chaîne, l'appareil l'enregistre automatiquement. En revanche, la mesure d'audience de la radio se fait sur un mode déclaratif. Médiamétrie va également développer une stratégie "plurimédia" en équipant une partie de son panel d'instruments de mesure internet pour étudier "les synergies entre un programme télé et un service internet". Une première étude mesurant les comportements d'accès à internet et la télévision sur mobile sera par ailleurs publiée dans deux semaines. M. Chetaille, qui a assuré vouloir travailler dans la "transparence", a succédé à Jacqueline Aglieta, critiquée par certains clients de Médiamétrie. Ceux-ci reprochaient à cet institut des insuffisances dans la mesure des nouveaux médias.