Rédaction
France 5 ne reconduira pas à la rentrée six de ses magazines, dont "Arrêt sur images", l'émission hebdomadaire de décryptage des médias, présentée par le journaliste Daniel Schneidermann, a indiqué la chaîne. "Arrêt sur images" avait été créée sur La Cinquième en 1995 et était diffusée sur France 5 depuis 2002. Daniel Schneidermann n'est plus animateur sur France 5, a précisé la chaîne. L'émission sera remplacée par "une autre émission de décryptage", a indiqué à l'AFP Philippe Vilamitjana, directeur de l'antenne et des programmes de la chaîne. "Il s'agira d'une émission en direct, rassemblant des grandes signatures de la télévision, de la radio et de la presse écrite, qui commenteront et décrypteront l'actualité de la semaine", avec la participation de téléspectateurs de France 5, a ajouté M. Vilamitjana. Les cinq autres émissions supprimées à la rentrée sont "Etats Généraux" (un débat de société présenté par Paul Amar deux fois par mois), "Madame, Monsieur, Bonsoir" (un événement à travers les archives télé, présenté par David Pujadas et Hervé Chabalier), "L'atelier de la mode", "Mondes et Merveilles" (émission scientifique) et "Ubik, la mensuelle" (émission sur l'actualité culturelle). En remplaçant six de ses 26 magazines, France 5 "reconstruit une nouvelle offre pour sa grille de rentrée", a précisé le directeur de l'antenne. Le nom et le thème des nouvelles émissions seront annoncés à la rentrée.
Suite à l'annonce de l'arrêt de son émission "Arrêt sur images" sur France 5, Daniel Schneidermann salue sur son blog le "courage" des dirigeants de la chaîne. Voici un extrait de ce qu'il écrit:"[...]Il faut que vous sachiez que c'est ainsi que les courageux dirigeants de France 5 en ont fini avec la plus ancienne émission de la chaine : sans un mot face à face, sans une convocation, sans l'ombre d'une raison donnée. Quelques minutes après la mise en ligne de l'urgent du Point, le directeur de l'antenne Vilamitjama a appelé notre producteur Alain Taïeb. Il a parlé de "refonte générale de la grille". Il a dit "c'est ferme et irrévocable". Alain a dit qu'on ne se débarassait pas comme ça, au téléphone, des anciens serviteurs. Du coup, Vilamitjana, dans sa mansuétude, a consenti à le voir (moi, je suis aujourd'hui sur les bords de Loire). Il lui a dit : "c'est une formidable émission, mais elle est usée." C'est tout. Pas un reproche explicite. Auprès de certains des journalistes qui, en ce moment même, m'appellent en rafales, il a été plus loquace. Il parait qu'il nous aurait demandé de modifier la formule, de parler plus de ceci, moins de cela. Sachez que c'est faux. L'homme qui tient le stylo pour signer notre arrêt de mort, et porte le titre de directeur d'antenne, ne nous a jamais fait aucune suggestion que ce soit.
Mais l'important n'est pas dans ces péripéties. L'important n'est pas que Carolis et ses hommes décident, sans l'ombre d'une explication, de tuer Arrêt sur images.L'important, c'est qu'ils ne sont pas effleurés par l'idée que cette émission remplissait une mission indispensable de service public.L'important, c'est qu'ils renoncent impunément, sans un soupir, à cette mission : critiquer à la télévision, avec les armes de la télévision, le pouvoir des images."