Après, l'Express la semaine dernière, c'est le Nouvel Observateur qui paraît aujourd'hui, qui a fait un grand papier sur les rapports entre Nicolas Sarkozy. Un papier à lire en intégralité dans le Nouvel Observateur. En voici quelques extraits. (...) Si l'inquiétude s'est propagée à TF1, c'est que déjà, sur le terrain, des reporters maison se trouvent en butte à l'animosité déclarée d'interlocuteurs qui fustigent « Télé-Sarko ». Quelques jours après l'élection, on craignait même un assaut de manifestants anti-sarkozystes contre la chaîne. Durant une demijournée, la tour TF 1 a été encerclée de policiers ! Cela chauffe aussi à « Paris Match » après que Rachida Dati, garde des Sceaux, s'est opposée à la publication de photos de famille. Le magazine ne plaisante jamais avec la loi sur la vie privée quand elle est invoquée par les puissants avec lesquels il faut garder de bonnes relations. Mais les journalistes ont reproché à leur direction d'avoir « cédé » aux « pressions » . Cette hypersensibilité a quelques motifs : il y a un an, comme on sait, « Match » voyait son directeur, Alain Genestar, limogé pour avoir montré en une Cécilia Sarkozy en galante compagnie. Et puis, quelques jours plus tôt, « le Journal du dimanche » ( le JDD ), qui appartient au même groupe, a trappé un article révélant que Cécilia - toujours elle - s'est abstenue de voter au second tour. Une lettre ouverte des journalistes accuse le propriétaire, Arnaud Lagardère, de « censure inacceptable » . La psychose gagne. Le spectre de Berlusconi plane. En oubliant que ce dernier, lorsqu'il était Premier ministre, était directement propriétaire de médias. « Sarko est plus fort, il n'a même pas besoin de les acheter... », rétorquent les persifleurs. (...) Est-ce par peur de se faire taper sur les doigts que les journaux inclinent souvent à la prudence ? « Comment se fait-il , interroge un journaliste, qu'il se soit écoulé une semaine avant qu'un journal s'intéresse au vote de Cécilia Sarkozy alors que son absence était flagrante ? Ce manque collectif de réactivité , je l'attribue à un mélange de négligence et d'autocensure . » Même s'il ne l'a pas occultée, PPDA a « jivarisé » cette révélation en sept secondes chrono : « Reporters sans Frontières s'étonne que " le Journal du dimanche"n'ait pas diffusé son article sur Cécilia Sarkozy qui n'aurait pas voté au second tour. » Comprenne qui sait. Quand le « Canard » révèle que Sarkozy a bénéficié des largesses du promoteur immobilier préféré de Neuilly, dont il était le maire, « Dimanche + », l'émission politique de Laurence Ferrari, « libre de ton, corrosive, sans concession sur le fond » ( sic ), va-t-elle investiguer plus avant ? La question s'est bien posée en réunion mais, à l'écran, ce sera le minimum syndical. Parfois, le traitement de faveur peut être plus subtil. (...) « Sous la V e République , chaque présidence a marqué un progrès en matière de liberté par rapport à la précédente . Là , on observe une régression dans les têtes au bout d'une semaine de quinquennat Sarko. Si elle se confirmait, ce serait une première », observe un journaliste. Pourtant, le verrouillage de l'information est - espérons-le - illusoire. Les grandes chaînes, sensibles aux arguments sarkozystes, hésitaient à retransmettre le débat Royal-Bayrou ? La petite BFM TV a décroché le pompon. Le « JDD » n'a pas révélé le non-vote de Cécilia ? Le site Rue 89 s'en est chargé. Le zèle des censeurs est une recette infaillible pour, d'une lentille, faire un plat.
Véronique Groussard Le Nouvel Observateur

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