Le remplacement du directeur d'une des chaînes de la radio-télévision publique italienne Rai oppose le gouvernement de centre-gauche à l'opposition et le syndicat des journalistes du groupe a appelé vendredi à la grève pour dénoncer cette situation. Le conseil d'administration de la Rai, composé de cinq membres proches de l'opposition de centre-droit et de quatre proches du centre-gauche au pouvoir s'est divisé jeudi sur le remplacement du directeur de la deuxième chaîne publique (Rai Due), Antonio Marano, un dirigeant considéré comme proche de la Ligue du Nord (droite populiste). Les conseillers proches de la droite ont fait bloc pour que M. Marano ne soit pas remplacé, provoquant le départ en pleine réunion des conseillers proches de la gauche. Vendredi, le ministre de l'Economie Tommaso Padoa-Schioppa a dénoncé "l'impasse" dans laquelle se trouve la Rai et a implicitement réclamé la tête du représentant du Trésor au sein du conseil d'administration, qui avait été nommé sous le gouvernement Berlusconi. Le ministre a immédiatement été accusé par la droite de vouloir "mettre la main sur la Rai". Le syndicat des journalistes de la Rai (Usigrai) a appelé vendredi à une grève d'une journée au lendemain du blocage du conseil d'administration, en dénonçant l'"état de paralysie" dans lequel se trouve le groupe. La Rai est historiquement liée aux partis politiques. Dans les années 70-80, ses trois chaînes "appartenaient" déjà chacune aux trois principaux partis de l'époque, la Démocratie Chrétienne, le Parti socialiste italien (PSI) et le Parti Communiste (PCI). Aujourd'hui encore, chaque nomination donne lieu à d'âpres négociations entre le centre-droit et le centre-gauche.
Rédaction
12 mai 2007
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