Rédaction
8 avril 2007
Des millions d'Américains ne manqueront pour rien au monde ce soir le premier épisode de la dernière saison des "Soprano", cette série télévisée sur une famille mafieuse du New Jersey qui fait le succès de la chaîne câblée HBO depuis 1999. L'an dernier, 9,5 millions d'Américains étaient devant leur poste de télévision pour le lancement de la sixième saison de la série qui a reçu de multiples récompenses et est diffusée dans plus d'une quarantaine de pays dont la France. Presque rien n'a filtré dans la presse sur le destin de Tony Soprano, magistralement interprété par James Gandolfini, parrain de la mafia du New Jersey qui s'efforce de concilier les besoins de sa famille (sa femme Carmela -Edie Falco-, son fils A.J. -Robert Iler- sa fille Meadow -Jamie-Lynn Sigler- et sa soeur Janice -Aida Turturro-) et de la "famille" mafieuse. La dernière saison comptera neuf épisodes et dimanche soir les Américains auront droit aux deux premiers. La série doit se terminer en juin.
Au début de la série précédente, Tony recevait une balle dans le ventre de la part "d'oncle Junior" et demeurait entre la vie et la mort. Au début de cette nouvelle saison on sait seulement qu'il s'apprête à fêter son 47e anniversaire, se sent vieux et que ça ne va pas se passer calmement. Selon le créateur des "Soprano", David Chase, la série peut se lire comme "une satire du capitalisme". Tony Soprano dirige une entreprise de ramassage d'ordures, mais c'est aussi un mafieux qui gravit les échelons, en se faisant des ennemis. Il est bouleversé jusqu'aux larmes par une famille de canards de passage dans sa piscine, mais agit sans le moindre scrupule devant des êtres humains à sa merci. Ayant des difficultés à gérer son stress, il commence à consulter, en secret, une psy, la troublante docteur Melfi (Lorraine Bracco). A la fois "gangster show" et tragi-comédie, "Les Soprano" est une série dérangeante pour le téléspectateur --comment peut-on éprouver de l'empathie pour une famille de mafieux?-- mais aussi attachante, avec un humour très particulier. Le public se retrouve un peu en observant cette famille dysfonctionnelle. Selon le New York Times, cette série "est peut-être la plus grande oeuvre de la culture populaire américaine de ces 25 dernières années". James Gandolfini devenu l'archétype du parrain aux yeux des Américains fait la "Une" ce mois-ci du magazine Vanity Fair. "Ce n'est pas exagéré de dire que +Les Soprano+ constituent la meilleure série de l'histoire de la télévision", écrit le magazine. Le passage sur une chaîne câblée permet à la série d'échapper au strict carcan moraliste imposé sur les chaînes hertziennes. On voit dans "Les Soprano" des scènes de nu et de violence, on entend des mots obscènes ou jugés injurieux pour les minorités raciales ou les homosexuels. "Mais ce n'est pas la principale raison du succès", se défend Chase qui estime que ces scènes comme nulle part ailleurs ne font que renforcer le "réalisme" de la série. Les "Soprano" ont plusieurs fois déclenché la colère de la communauté d'origine italienne qui estime que la série véhicule des clichés en les présentant globalement comme des fanatiques qui battent leurs épouses et se livrent à des activités criminelles. Chaque épisode des "Soprano" coûte cher, environ 10 millions de dollars de l'heure, près de quatre fois le prix d'un épisode d'une autre série. Mais la série rapporte de l'argent à HBO qui a déjà vendu trois millions de DVD de la série aux Etats-Unis et négocié la diffusion des séries anciennes sur la chaîne A and E pour 2,5 millions de dollars par épisode, soit plus de 200 millions de dollars. La chaîne a également produit des dizaines de produits dérivés qui lui rapportent de confortables royalties.
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