Galileo peine à démarrer. Certains le disent en péril. Les plus optimistes, comme le Commissaire européen aux Transports, Jacques Barrot, craignent pour ce projet une contamination du « syndrome Airbus ». Autrement dit, des retards en série. Mais, n'en est-il pas déjà atteint ? Le système opérationnel qui devait être mis en orbite d'ici 2008 a été reporté à 2011. Jusqu'à présent, un seul satellite a été mis en orbite parmi les 30 satellites dont devra disposer Galileo. Que se passe-t-il donc de si grave qui puisse retarder un projet par lequel l'Europe veut dépasser GPS américain et Glonass russe ? Rien d'autre qu'une guéguerre d'intérêts. Galileo rassemble EADS, maison-mère d'Airbus, les français Thales et Alcatel, l'italien Finmeccanica, les espagnols Aena et Hispasat, le britannique Inmarsat et l'allemand TeleOp. Les uns sont à l'évidence les concurrents des autres. D'où tout le problème : chacun tente de s'accaparer le plus gros morceau du gâteau. Parce que le gâteau est alléchant. Selon des projections européennes, la radionavigation par satellite devra drainer pas moins de 3 milliards de récepteurs à travers le monde et des recettes de l'ordre de 275 milliards d'euros par an d'ici 2020. Cette activité devra permettre la création de plus de 150.000 emplois hautement qualifiés dans le vieux continent. S'y ajoute l'aubaine que représente pour les industriels la construction des 30 satellites, de l'implantation au sol de l'infrastructure de contrôle et de l'administration du réseau. La mauvaise conduite des industriels qui pilotent le projet a fini par provoquer la colère de l'UE. Au point que son Commissaire aux Transports a précisé que l'Union n'exclurait pas le lancement d'un nouvel appel d'offres. Finalement, après 20 mois de dissensions, la société concessionnaire de Galileo vient d'être enregistrée au registre du commerce de Toulouse. Reste maintenant à nommer un président...
Rédaction
6 avril 2007
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