L'Europe a "la tâche difficile, avec Galileo, d'être la première au monde à mettre sur pied l'exploitation commerciale d'une constellation de satellites de navigation", a déclaré à Paris Jean-Jacques Dordain, directeur général de l'Agence spatiale européenne (ESA). "Aux Etats-Unis c'est la défense qui a lancé le système GPS, en Europe nous en sommes réduits à une approche commerciale, c'est plus difficile", a déclaré M. Dordain à propos des retards pris par les industriels européens pour créer la concession privée qui devra gérer Galileo. Cette constellation de 26 satellites doit assurer l'indépendance européenne face au GPS américain. "Notre problème n'est pas une simple difficulté de répartition du travail entre les huit entreprises qui doivent former la société concessionnaire" a ajouté M. Dordain en marge d'un colloque sur les "applications satellitaires", deux jours avant le conseil des ministres des transports de l'UE. La concession doit réunir le groupe européen EADS, le britannique Inmarsat, les français Thales et Alcatel, les espagnols Hispasat et Aena, l'italien Finmeccanica et l'allemand Teleop. La semaine dernière, des sources du secteur ont évoqué des dissensions internes, l'une d'entre elle mettant en cause une "surenchère espagnole". Le 15 mars, la Commission européenne avait "tiré la sonnette d'alarme", et le commissaire aux transports Jacques Barrot exigé des progrès dans les deux mois. L'ESA (17 Etats européens dont la Norvège et la Suisse) et la Commission européenne ont investi 1,5 milliard d'euros dans le développement du programme, jusqu'à la "validation en orbite" (IOV), des quatre premiers satellites, en 2009. Les concessionnaires doivent financer la fin du développement et le déploiement de la constellation en 2011 (environ 2,5 milliards d'euros). "Je suis responsable de l'IOV, j'ai besoin d'avoir en face de moi un concessionnaire qui me dise quels sont ses besoins", a déclaré le directeur général de l'ESA. "Nous sommes en train de travailler à des alternatives" a-t-il ajouté, en écho aux récentes déclarations de M. Barrot. Plusieurs sources proches du dossier, industrielles et administratives évoquaient ces derniers jours à Paris la possiblité d'un relèvement de la part du financement public à défaut d'accord avec les industriels en juin.
Rédaction
22 mars 2007
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