Les opérateurs mobiles français ont présenté leur premier "observatoire économique de la téléphonie mobile", dans lequel ils assurent être parmi les moins chers d'Europe, une affirmation sujette à controverse selon les études. Cet observatoire a été réalisé par l'Association française des opérateurs mobiles (Afom), qui regroupe onze opérateurs dont Orange, SFR et Bouygues Telecom, l'Institut des télécoms en Europe (Idate) et l'institut de recherches économiques Coe-Rexecode, réputé proche du patronat. "Les résultats des études menées récemment, en particulier par (les cabinets) Omsyc et Teligen, convergent pour indiquer que les tarifs mobiles en France se situent dans la moyenne basse de l'Europe", a déclaré lors d'une conférence de presse Didier Pouillot, directeur de l'Idate. Cependant une étude réalisée en 2006 par le ministère finlandais des Communications a montré que le panier moyen, en téléphonie mobile, est de 38,3 euros dans l'Union européenne, avec des prix élevés en Allemagne (46,8 euros) et en France (43,3), comparés à la Finlande (15,9) ou la Suède (18,1). L'étude notait une baisse des tarifs dans tous les pays, à l'exception de la France et de l'Islande où les prix ont augmenté de 1% depuis 2001. Cette étude "est basée sur des hypothèses très discutables", a estimé M. Pouillot, car elle compare des appels de trois minutes, sans prendre en compte les effets de palier et les bonus ou offres illimitées de certains forfaits. Les opérateurs français estiment ainsi que le prix moyen de la minute d'appel mobile, en France, a baissé de 26% entre 2002 et 2006. M. Pouillot a insisté sur l'impact de la régulation, qui a obligé les opérateurs à baisser leurs tarifs de terminaison d'appels de 50% en 3 ans. Cet impact se chiffre en 2006 à "deux milliards d'euros sur le chiffre d'affaires cumulé des opérateurs et 650 millions sur leur résultat opérationnel cumulé". Les opérateurs se plaignent souvent de la régulation de leur secteur qui, selon eux, freine leur croissance, et plaident pour une libre concurrence. Les opérateurs mobiles français, qui comptaient 51,7 millions de clients début 2007, contre moins de 500.000 en 1992, ont cumulé 21 milliards d'euros de chiffre d'affaires consolidé en 2006. "Leur croissance s'est sensiblement ralentie en 2006", a affirmé M. Pouillot, avec 1,4% contre 10,6% de croissance annuelle moyenne entre 2000 et 2005, une comparaison à nuancer en raison de la maturité acquise par le marché. Les opérateur représentaient en 2005 95.000 emplois directs et indirects en France et 10 milliards d'euros de valeur ajoutée, soit 0,8% du PIB marchand.