Les 9,5 millions d'utilisateurs de téléphone portable (GSM) en Belgique pourront d'ici peu payer leur taxi, une visite médicale ou une pizza en envoyant un SMS sécurisé, ont annoncé les développeurs de ce service présenté comme une "première mondiale". "Dans certains pays, il est déjà possible de payer son soda ou son parking par SMS, mais il s'agit de solutions moins sécurisées pour l'utilisateur et qui offrent moins de garanties de paiement pour le commerçant", explique Vincent Roland, l'administrateur délégué de la société belge Banksys, selon qui "aucun autre pays n'a développé de système équivalent". Actuellement en période d'essai, le service de paiement de GSM à GSM sera opérationnel en Belgique à partir du 15 mai. Il bénéficie de la norme de sécurité "m-banxafe", installée sur les cartes SIM des GSM. Pour pouvoir l'utiliser, il faudra disposer d'un compte courant dans une banque belge et être détenteur d'un téléphone portable fonctionnant sur l'un des trois réseaux belges de téléphonie mobile, Proximus, Mobistar ou Base. L'activation, gratuite et faite une fois pour toute, dure une dizaine de minutes. Ensuite, le paiement se fait en environ une minute: le commerçant introduit une demande sur son GSM, le client reçoit un SMS et confirme sa volonté de payer grâce à un code secret. Enfin, le client et le commerçant reçoivent chacun un message de confirmation de la transaction. Le paiement ne peut avoir lieu que si le compte est approvisionné et n'a d'autre limite que celle de la carte bancaire qui lui est associée, en général 2.500 euros en Belgique. Il n'y a pas de frais d'abonnement ou de connexion, mais chaque opération est facturée 25 centimes d'euros (TVA comprise) pour le client et 49 centimes (hors TVA) pour le commerçant. Ces revenus seront répartis entre Banksys, les opérateurs et les banques belges. Vu le coût par transaction, le paiement par GSM proposé par Banksys est n'est envisagé que pour des paiements supérieurs à 6 euros. "Le paiement électronique en Belgique représente environ le quart des transactions en espèces. De plus, quelque 300.000 commerçants n'ont pas de terminaux de paiement, soit parce qu'ils réalisent peu de transactions, soit parce qu'ils sont toujours en déplacement", explique le patron de Banksys. "Pour ces plombiers, électriciens, chauffeurs de taxi ou livreurs à domicile, le système concilie la souplesse d'un GSM et la sécurité d'un paiement bancaire sécurisé", a-t-il ajouté. "L'avantage, c'est aussi que le paiement est directement effectué, qu'il ne faut pas louer de terminal et que l'on diminue l'argent liquide que l'on a chez soi, ce qui est rassurant", explique encore M. Roland. Le paiement par GSM pourra également être utilisé pour le commerce sur internet, notamment par les acheteurs qui ne disposent pas de carte de crédit, tels les adolescents. En cas de succès en Belgique, Banksys et sa maison-mère, le français Atos, envisagent "des développements au Royaume-Uni, en France ou en Italie", pays où l'utilisation du GSM est très répandue. La mise au point du système a duré environ trois ans et a coûté "plusieurs centaine de milliers d'euros par opérateur", a expliqué un responsable de Mobistar.
Rédaction
21 mars 2007
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