Les cofondateurs du label indépendant PIAS se sont élevés, mercredi dans un communiqué, contre "la mascarade" qu'ont constituée à leurs yeux les Victoires de la musique samedi, contestant "l'hégémonie" de la multinationale du disque Universal. "Ce(s ?)tte Victoire(s ?) n'a célébré qu'un vainqueur, Universal ayant en effet remporté les deux tiers des trophées décernés par l'Académie", estiment Michel Lambot et Kenny Gates, les co-fondateurs de PIAS, dont un des artistes, Miossec, était en compétition dans la catégorie "album pop rock" et a été battu par Superbus, un groupe d'Universal. La "major" a en fait remporté six trophées sur quinze, plus deux pour l'indépendant Atmosphériques, associé en joint venture avec elle, et une Victoire d'honneur pour Michel Polnareff et Juliette Gréco, deux artistes Universal. "On ne peut s'empêcher d'imaginer que de puissantes consignes de vote puissent avoir été données. Stratégie qui s'avère d'autant plus efficace qu'il s'agit ici d'une élection à un tour", estiment encore les cofondateurs de PIAS. Cette année, l'Académie des votants était composée de 1.226 professionnels (artistes interprètes et musiciens à hauteur de 40%, les producteurs de disques et de spectacles à hauteur de 40% également puis les médias, les disquaires, les réalisateurs de clip et les ingénieurs du son à hauteur de 20%). Dans chaque catégorie, le lauréat est l'artiste qui a totalisé le plus grand nombre de voix durant le scrutin organisé fin 2006. MM. Lambot et Gates veulent "crier tout haut ce que de nombreux professionnels (...) pensent tout bas : l'hégémonie actuelle d'un seul producteur ne correspond en rien à la variété, la chaleur, l'enthousiasme, la créativité, la richesse de la production française". "Puisse 2008 ne pas répéter une telle mascarade", espèrent-ils en appelant de leurs voeux "plus de transparence sur les modalités du vote, la sélection des votants, la composition de la liste de propositions de l'académie".