De Dominique Tafani, petit truand corse, à Pierre-Philippe Pasqua, fils de l'ancien ministre de l'Intérieur, l'émission de la chaîne cryptée Canal+ "Lundi Investigation" s'intéresse, ce soir à 20h50, à ceux qui, en cavale, fuient la justice de leur pays. Le film s'ouvre sur la filature d'une jeune femme, fraîchement débarquée dans un aéroport parisien et qui s'apprête à retrouver un trafiquant italien. Les équipes de "Lundi Investigation" accompagnent les policiers qui finiront par arrêter le suspect. Il sera plus tard renvoyé dans son pays pour y être jugé. Avec l'aide de l'"Office central des personnes recherchées ou en fuite" (OCPRF), Benoît Bertrand-Cadi a enquêté sur tous ceux qui, misérables aux abois ou milliardaires méprisants, tentent d'échapper, en passant les frontières, à la prison. Parfois, il n'est même pas nécessaire pour celui qui est en cavale de quitter le pays. Dominique Tafani raconte avec une étonnante candeur sa cavale de six années dans le maquis corse. Il ne compte plus, dit-il, le nombre de ceux qui l'ont aidé à passer à travers les mailles du filet. Mais la justice a fini par le rattraper, le jour où dans un café d'Ajaccio, il croise un homme des renseignements généraux. Aujourd'hui, il est libre, à part le bracelet électronique fixé à sa cheville. A l'intérieur de l'espace Schengen, où les frontières ont disparu, la coopération des polices est harmonieuse. Il en est autrement quand le suspect ou le condamné par contumace s'est réfugié hors d'Europe. Benoît Bertrand-Cadi a gardé deux figures emblématiques de ces suspects en cavale. Fils de l'ancien ministre de l'Intérieur Charles Pasqua, Pierre-Philippe Pasqua, recherché pour "recel d'abus de biens sociaux", coule des jours paisibles en Tunisie. Les caméras de "Lundi Investigation" ont filmé fugitivement son père venu lui rendre visite. Comble d'ironie, les policiers français postés devant son domicile ne sont pas là pour arrêter le fils, mais pour assurer la protection du père. La séquence s'achève sur un entretien savoureux avec Charles Pasqua où celui-ci se défend d'avoir un fils en cavale, puisque "tout le monde sait où il habite". Plus étonnant encore, le richissime Arcady Gaydamak, un temps tenté par le rachat du journal France Soir. Dans sa limousine, dans le restaurant de luxe qu'il a ouvert à Moscou ou encore dans l'appartement plein d'objets d'art où, précise-t-il, il se rend une fois par mois, Arcadi Gaydamak explique qu'il a invité le juge chargé d'enquêter sur lui à Bruxelles ou à Moscou pour répondre à ses questions. Par peur de la prison, il ne met pas les pieds en France. L'enquête s'achève sur le constat accablé du juge Renaud Van Ruymbeke : "Les plus gros, on les a pas!".
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